rugbymen-francais-accuses-en-argentine--le-parquet-demande-un-non-lieu

Rugbymen français accusés en Argentine : le parquet demande un non-lieu

 • 75 views

Le parquet de Mendoza recommande un non-lieu pour les deux rugbymen français accusés de viol. L'affaire, qui a éclaté en juillet 2024, connaît un nouveau rebondissement avant l'audience du 18 octobre.

Dans une affaire qui secoue le monde du rugby depuis près de trois mois, le parquet de Mendoza, en Argentine, a recommandé un non-lieu pour les deux rugbymen français accusés de viol aggravé. Cette décision, annoncée le 4 octobre 2024, marque un tournant significatif dans une affaire qui a captivé l'attention publique en France et en Argentine.

Hugo Auradou et Oscar Jegou, tous deux âgés de 21 ans, sont au cœur de cette controverse qui a éclaté dans la nuit du 6 au 7 juillet 2024, peu après un match test entre le XV de France et l'équipe argentine. Les faits présumés se seraient déroulés dans un hôtel de Mendoza, où les joueurs étaient logés. Il est important de noter que Mendoza, quatrième plus grande ville d'Argentine, accueille régulièrement des matchs internationaux de rugby, soulignant l'importance de ce sport dans la région.

Le parquet a demandé un non-lieu "pour doute ou faute de preuves", une décision qui sera examinée lors d'une audience prévue le 18 octobre 2024. Les accusés pourront y assister virtuellement, comme l'a confirmé Martin Ahumada, porte-parole du parquet de Mendoza.

Cette recommandation intervient dans un contexte où le rugby occupe une place prépondérante tant en Argentine qu'en France. L'Argentine, où le rugby à XV est considéré comme le sport national, a vu son équipe nationale, surnommée "Los Pumas", atteindre les demi-finales de la Coupe du Monde en 2007 et 2015. De son côté, la France, fraîchement auréolée de son titre mondial en 2023, voit le rugby comme son troisième sport le plus populaire.

Les avocats des deux parties ont exprimé des opinions divergentes sur cette recommandation. Me Rafael Cuneo Libarona, représentant les rugbymen français, a accueilli la demande avec satisfaction, soulignant l'importance de protéger à la fois les femmes et les hommes contre les fausses accusations. En revanche, Me Natacha Romano, avocate de la plaignante, a qualifié la demande de "prématurée", insistant sur la nécessité de poursuivre l'enquête.

La plaignante, une femme argentine de 39 ans, a fait état d'un "abus sexuel brutal" lors d'une interview diffusée sur France 2 en septembre 2024. Elle a décrit des blessures physiques importantes, contrastant avec l'affirmation des accusés selon laquelle la relation était consentie.

Cependant, un rapport d'expertise psychologique et psychiatrique, daté du 24 septembre 2024, semble affaiblir le témoignage de la plaignante. L'expertise a relevé des incohérences et des contradictions dans son récit, le qualifiant de "peu vraisemblable".

Il est important de noter que cette affaire s'inscrit dans un contexte plus large de coopération judiciaire entre la France et l'Argentine, deux pays qui entretiennent des liens étroits dans de nombreux domaines, y compris le sport et la justice.

Alors que l'affaire progresse, elle soulève des questions importantes sur la protection des droits des accusés et des victimes présumées dans les affaires internationales. L'audience du 18 octobre 2024 sera cruciale pour déterminer la suite de cette affaire qui a captivé l'attention du public des deux côtés de l'Atlantique.

Nicolette Mathieu

Politique