Escalade des tensions : le Hezbollah affronte Israël à la frontière libanaise

Le Hezbollah revendique des combats contre Israël à la frontière libanaise, tandis que Beyrouth subit des frappes. Les craintes d'un embrasement régional s'intensifient à l'approche de l'anniversaire de l'attaque du Hamas.

5 octobre 2024, 04:54  •  0 vues

Escalade des tensions : le Hezbollah affronte Israël à la frontière libanaise

Le Hezbollah, mouvement chiite pro-iranien fondé en 1985, a déclaré samedi 5 octobre 2024 être engagé dans des affrontements avec les forces israéliennes à la frontière libanaise. Cette annonce intervient alors que de nouvelles explosions ont retenti dans la banlieue sud de Beyrouth, connue sous le nom de "Dahieh" et considérée comme un fief du Hezbollah.

Le groupe a affirmé avoir repoussé une tentative d'avancée israélienne près du village d'Adaysseh et avoir ciblé des troupes israéliennes dans la région de Yaroun avec des roquettes. Ces événements surviennent dans un contexte de tensions accrues, à deux jours du premier anniversaire de l'attaque du Hamas sur le sol israélien.

L'escalade actuelle s'inscrit dans un conflit plus large qui a débuté en octobre 2023. Depuis le 23 septembre 2024, les bombardements israéliens se sont intensifiés, causant d'importants dégâts et déplacements de population au Liban. Le gouvernement libanais estime à environ 1,2 million le nombre de personnes déplacées, ce qui accentue la pression sur un pays déjà confronté à une grave crise économique depuis 2019.

La situation humanitaire au Liban est particulièrement préoccupante. Quatre hôpitaux étaient hors service vendredi soir en raison des frappes et des problèmes d'approvisionnement. Le Comité islamique de la santé, affilié au Hezbollah, a rapporté la mort de onze de ses secouristes dans des bombardements israéliens.

L'armée israélienne justifie ses actions en accusant le Hezbollah d'utiliser des ambulances à des fins terroristes. Elle affirme avoir tué 250 combattants du groupe et frappé plus de deux mille sites depuis le début de son offensive terrestre dans le sud du Liban lundi dernier.

Le guide suprême d'Iran, Ali Khamenei, a averti que ses alliés, principalement le Hezbollah libanais et le Hamas palestinien, poursuivraient le combat contre Israël. Cette déclaration fait suite à une attaque de missiles iraniens contre Israël le mardi précédent, présentée comme une riposte à l'assassinat présumé de Hassan Nasrallah, le chef du Hezbollah, le 27 septembre 2024, et à la mort d'Ismaïl Haniyeh, le chef du Hamas, le 31 juillet 2024 à Téhéran.

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La communauté internationale observe avec inquiétude l'évolution de la situation. Le président américain, Joe Biden, a appelé Israël à envisager d'autres options que de cibler des sites pétroliers en Iran, tandis que l'ancien président Donald Trump a suggéré qu'Israël devrait frapper les installations nucléaires iraniennes.

L'armée américaine a annoncé avoir visé quinze cibles houthistes au Yémen, un mouvement rebelle soutenu par l'Iran qui mène des attaques contre Israël et des navires dans la région depuis 2004.

La situation reste extrêmement tendue, avec des risques d'embrasement régional. La présence de la FINUL, force de l'ONU déployée au Sud-Liban depuis 1978, n'a pas empêché l'escalade actuelle. Le Liban, qui partage des frontières avec Israël et la Syrie, se trouve une fois de plus au cœur d'un conflit qui menace de déstabiliser davantage une région déjà fragile.

"La résistance dans la région ne reculera pas malgré les martyrs"

Le guide suprême d'Iran, Ali Khamenei

Cette crise survient alors que le Liban, qui accueille le plus grand nombre de réfugiés par habitant au monde, peine encore à se remettre des séquelles de sa guerre civile (1975-1990) et fait face à des défis économiques et politiques majeurs. L'accord de Taëf en 1989, qui avait mis fin à la guerre civile, semble aujourd'hui bien loin face à ces nouvelles menaces pour la stabilité du pays et de la région.