Dans un contexte de flambée des cours mondiaux du cacao, la Côte d'Ivoire, premier producteur mondial, a annoncé une hausse significative du prix d'achat aux planteurs pour la saison 2024-2025. Cette décision historique intervient alors que le pays, qui produit environ 40% du cacao mondial, fait face à des défis climatiques affectant les récoltes.
Le ministre de l'agriculture, Kobenan Kouassi Adjoumani, a déclaré le 30 septembre 2024 que le gouvernement avait fixé le prix d'achat à 1800 francs CFA (2,70 euros) le kilo, soit une augmentation de 20% par rapport à la récolte précédente. Cette hausse record reflète les tendances du marché mondial, où les cours ont atteint des sommets sans précédent.
Il est intéressant de noter que le cacao, originaire d'Amérique du Sud et cultivé depuis plus de 5000 ans, ne pousse que dans une bande étroite de 20 degrés au nord et au sud de l'équateur. La Côte d'Ivoire, qui a commencé à cultiver le cacao à grande échelle dans les années 1970, est devenue le leader mondial de cette production.
Le Ghana, deuxième producteur mondial, a également augmenté ses prix d'achat de 45% pour lutter contre la contrebande. Cette décision souligne l'importance du cacao pour l'économie de ces pays ouest-africains. En effet, le cacao représente 14% du PIB ivoirien et environ 1 million d'emplois directs.
Les réactions des producteurs sont mitigées. Kouadio Gadou N'Da, un planteur de Yamoussoukro, a exprimé une certaine déception :
« Le prix n'a pas été ce que nous, les planteurs, nous avons voulu, on s'attendait à 2000 francs (3 euros) car aujourd'hui, la vie est chère. »
De son côté, Thibeaut Yoro, porte-parole syndical, a souligné l'importance d'améliorer les conditions de travail, notamment les infrastructures pour le transport des fèves.
Le gouvernement a également annoncé des mesures sociales, comme la couverture maladie universelle gratuite pour les producteurs de cacao et de café. Ces initiatives visent à soutenir une industrie cruciale pour le pays, alors que le changement climatique menace sérieusement la production en Afrique de l'Ouest.
Il est important de noter que le marché mondial du cacao représente plus de 100 milliards de dollars par an, avec une demande qui augmente d'environ 3% annuellement. Cependant, cette industrie fait face à des défis éthiques, notamment concernant le travail des enfants dans certains pays producteurs.
En conclusion, cette hausse des prix reflète les tensions sur le marché mondial du cacao et souligne l'importance de cette culture pour l'économie ivoirienne. Elle met également en lumière les défis auxquels font face les producteurs, entre changement climatique et nécessité d'améliorer les conditions de travail.