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Plan de 60 milliards d'euros pour redresser les finances publiques françaises

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Le gouvernement français annonce un ambitieux plan d'ajustement budgétaire de 60 milliards d'euros pour 2025. L'effort sera réparti entre économies et hausses d'impôts ciblées, visant à réduire le déficit public.

Le gouvernement français, dirigé par le Premier ministre Michel Barnier, a dévoilé un plan ambitieux visant à redresser les finances publiques du pays. Ce plan, d'un montant impressionnant de 60 milliards d'euros, est prévu pour être mis en œuvre dès 2025.

L'annonce de ce plan d'ajustement budgétaire a été faite le 2 octobre 2024, lors d'une conférence de presse conjointe entre Matignon et Bercy. Le ministre du Budget, Laurent Saint-Martin, a précisé que cet effort serait réparti entre des mesures d'économies pour environ deux tiers du montant, et des hausses d'impôts pour le tiers restant.

Le contexte économique actuel justifie cette initiative gouvernementale. En effet, le déficit public français devrait atteindre 6,1% du Produit Intérieur Brut (PIB) en 2024, selon les dernières estimations du ministère de l'Économie. L'objectif fixé par Michel Barnier est de ramener ce déficit à 5% du PIB en 2025, ce qui nécessite un ajustement d'environ 30 milliards d'euros.

Il est important de noter que le budget de l'État français est préparé annuellement par le ministère de l'Économie et des Finances, communément appelé "Bercy". Le projet de budget détaillé a été transmis au Haut Conseil des finances publiques, un organisme indépendant placé auprès de la Cour des comptes, et devrait être présenté publiquement le 10 octobre 2024.

Concernant les mesures fiscales, le gouvernement prévoit des hausses d'impôts d'environ 20 milliards d'euros. Une surtaxe sur les bénéfices des groupes dépassant 1 milliard d'euros de chiffre d'affaires pourrait rapporter à elle seule 8 milliards d'euros. De plus, une contribution exceptionnelle sera demandée aux particuliers les plus fortunés.

Antoine Armand, ministre de l'Économie et des Finances, a tenu à rassurer la population en déclarant sur RTL : "On ne touchera pas de manière générale au barème de l'impôt sur le revenu pour celles et ceux qui travaillent au quotidien". Cette déclaration s'inscrit dans la stratégie du gouvernement visant à justifier ces mesures tout en minimisant leur impact sur la classe moyenne.

Il est important de replacer ce plan dans le contexte économique récent. La France, comme de nombreux pays, a dû faire face aux conséquences économiques de la crise de la Covid-19 et de l'inflation. Ces crises ont eu un impact significatif sur les finances publiques, poussant la dette publique française à dépasser 100% du PIB en 2020.

Le gouvernement souligne que ces efforts fiscaux restent limités par rapport aux aides accordées ces dernières années face aux crises. Matignon affirme : "On est très, très loin de demander aux grands groupes et aux particuliers les plus aisés un effort du même ordre de magnitude que celui qui a été fourni par l'État pour les aider".

Ce plan d'ajustement budgétaire s'inscrit dans un contexte plus large de gestion des finances publiques françaises. Il faut rappeler que la France, en tant que membre de la zone euro, est soumise à des critères de convergence économique, dont un déficit public inférieur à 3% du PIB. De plus, les prélèvements obligatoires en France sont déjà parmi les plus élevés des pays de l'OCDE, ce qui limite la marge de manœuvre du gouvernement en matière de hausses d'impôts.

En conclusion, ce plan de 60 milliards d'euros représente un défi majeur pour le gouvernement français. Son succès dépendra de sa capacité à mettre en œuvre les économies prévues tout en gérant les réactions potentiellement négatives aux hausses d'impôts ciblées. L'évolution de la situation économique dans les mois à venir sera cruciale pour évaluer la faisabilité et l'efficacité de ce plan ambitieux.