Hausse modérée du nombre de médecins en France en 2024

L'Ordre des médecins français a publié son Atlas de la démographie médicale 2024, révélant une légère augmentation du nombre de médecins en activité régulière. Au 1er janvier 2024, la France comptait 199 089 praticiens, soit une hausse de 0,8% par rapport à l'année précédente. Cette augmentation, bien que modeste, marque un tournant après une décennie de baisse, interrompue seulement par de faibles rebonds en 2018 et 2020.

Le Dr Jean-Marcel Mourgues, vice-président du Conseil national de l'Ordre des médecins, a qualifié cette évolution de "frémissement de la démographie médicale". Il prévoit que cette tendance se poursuivra et s'amplifiera dans les années à venir.

Un autre signe encourageant est la baisse continue de l'âge moyen des médecins, passant de 48,6 ans à 48,1 ans pour ceux en activité régulière. La densité médicale a également légèrement augmenté, atteignant 296,4 médecins pour 100 000 habitants.

Cette évolution positive est en partie attribuable à la suppression du numerus clausus, une politique d'encadrement du nombre d'étudiants en médecine instaurée dans les années 1970. Le nombre d'étudiants formés est passé de 3 500 dans les années 1990 à 11 000 actuellement, avec un objectif de 12 000 en 2025.

Malgré ces progrès, les inégalités territoriales persistent. Les départements abritant des hôpitaux universitaires voient leur population médicale augmenter et rajeunir, tandis que les zones rurales et périphériques continuent de souffrir d'un manque de praticiens. Paris affiche la plus forte densité avec 697,4 médecins pour 100 000 habitants, contrastant avec l'Indre qui n'en compte que 145,9.

Il est intéressant de noter que la France a une longue histoire médicale. La première faculté de médecine du pays a été fondée à Montpellier en 1220, et depuis, la médecine française a connu de nombreuses avancées. Par exemple, le stéthoscope a été inventé en 1816 par le médecin français René Laennec, et le premier vaccin contre la rage a été développé par Louis Pasteur en 1885.

La France se distingue également par ses 14 prix Nobel de médecine et sa position de 4e pays au monde en termes de publications scientifiques médicales. Le système de santé français, reconnu pour sa qualité, inclut plus de 3 000 hôpitaux et cliniques, et le pays est le premier en Europe pour les dépenses de santé par habitant.

Malgré ces atouts, les défis persistent. La durée des études de médecine en France, parmi les plus longues d'Europe, et la complexité croissante du système de santé, avec plus de 200 spécialités médicales reconnues, posent des défis pour l'avenir de la profession.

"Les médecins en activité régulière augmentent enfin. Pas beaucoup, mais ils augmentent. Cette tendance devrait se poursuivre et même s'amplifier dans les années à venir."

L'avenir de la démographie médicale en France semble prometteur, avec une prévision d'augmentation de la densité médicale standardisée à partir de 2030. Cependant, les efforts doivent se poursuivre pour réduire les inégalités territoriales et assurer une répartition équitable des médecins sur l'ensemble du territoire français.