Marseille, deuxième plus grande ville de France fondée vers 600 av. J.-C. par des marins grecs, fait face à une situation alarmante. La cité phocéenne, connue pour son Vieux-Port emblématique et sa basilique Notre-Dame-de-la-Garde, est actuellement confrontée à une escalade de violence impliquant des adolescents dans des crimes liés au trafic de drogue.
Le 6 octobre 2024, un garçon de 14 ans a été présenté à un juge d'instruction pour assassinat en bande organisée, potentiellement le plus jeune tueur à gages de l'histoire récente. Parallèlement, un autre adolescent de 15 ans a été victime d'une attaque brutale, recevant une cinquantaine de coups de couteau avant d'être brûlé vif.
Le procureur de la République de Marseille, Nicolas Bessone, a exprimé son inquiétude face à cette situation lors d'une conférence de presse. Il a souligné l'ultra-rajeunissement des individus recrutés par les groupes criminels, passant de la vente de drogue à la commission d'assassinats. Le magistrat a également mis en lumière le rôle préoccupant des réseaux sociaux dans ce phénomène.
Ces événements s'inscrivent dans un contexte de guerre entre deux clans rivaux : la DZ Mafia et les "nouveaux Blacks". Ils se disputent le contrôle du point de deal de la cité du Moulin-de-Mai, dans le quartier de la Belle-de-Mai, où en 2021, une jeune femme de 19 ans avait déjà perdu la vie dans un incident similaire.
L'enquête menée rapidement a révélé qu'un détenu de la prison d'Aix-en-Provence avait mandaté un "jobbeur" de 15 ans pour une mission rémunérée à 2 000 euros. Cette mission a conduit à l'attaque brutale de l'adolescent.
"Le rôle des réseaux sociaux commence à nous questionner"
Cette situation contraste fortement avec l'image de Marseille, ville qui a été Capitale européenne de la culture en 2013 et qui abrite le Mucem, un musée dédié aux civilisations de l'Europe et de la Méditerranée. La ville, connue pour sa bouillabaisse et son savon traditionnel, fait face à des défis majeurs en matière de sécurité et de protection de sa jeunesse.
Alors que Marseille accueille le plus grand port de commerce de France et jouit d'un microclimat avec plus de 300 jours de soleil par an, ces événements récents jettent une ombre sur la ville. Les autorités sont confrontées à un défi de taille pour lutter contre cette criminalité juvénile et préserver l'attrait de cette cité historique, qui a survécu à de nombreuses épreuves, y compris une importante épidémie de peste en 1720.
La situation actuelle soulève des questions cruciales sur l'avenir de la jeunesse marseillaise et les mesures à prendre pour contrer l'influence des réseaux criminels sur les adolescents vulnérables.