Le 2 octobre 2024, Marine Le Pen a comparu devant le tribunal dans le cadre du procès des assistants parlementaires du Rassemblement National (RN). Cette affaire, qui a débuté le 30 septembre, concerne des accusations de détournement de fonds européens entre 2004 et 2016.
Marine Le Pen, née le 5 août 1968 à Neuilly-sur-Seine, est la fille de Jean-Marie Le Pen, fondateur du Front National en 1972. Elle a pris la présidence du parti en 2011, qui a été rebaptisé Rassemblement National en 2018. Avocate de formation, elle a été élue députée européenne pour la première fois en 2004.
L'accusation affirme que le RN aurait détourné 4,5 millions d'euros du budget européen pour financer le parti. Cette somme comprend 3,2 millions d'euros liés aux 27 prévenus et 1,3 million d'euros supplémentaires pour des contrats d'assistants non poursuivis individuellement.
La complexité de l'affaire est accentuée par la possibilité d'une extension de la période de prévention, ce qui a suscité la frustration de Marine Le Pen. Elle a déclaré : « Nous avons été interrogés sur une prévention précise par le juge d'instruction, et aujourd'hui on nous dit que ça va peut-être être cinq ans avant ou cinq ans après ! »
Marine Le Pen a critiqué la neutralité du Parlement européen et de l'Office européen de lutte antifraude (OLAF). Elle a souligné que le RN est considéré comme la « bête noire » du Parlement européen en raison de son opposition à la construction européenne actuelle. Il est important de noter que le RN, anciennement connu sous le nom de Front National, a longtemps prôné la sortie de la France de l'Union européenne.
« L'idée qu'il puisse y avoir des députés qui s'opposent à cette construction-là de l'Union européenne, c'est quelque chose qui dérange, alors que nous sommes élus pour ça. »
L'ancienne candidate à l'élection présidentielle française (en 2012, 2017 et 2022) a également remis en question les méthodes de l'OLAF. Elle a affirmé que l'Office aurait attendu juin 2014, lorsque le nombre de députés européens RN est passé de 3 à 24, pour lancer une enquête sur le parti.
Il est important de rappeler que le Parlement européen, créé en 1952 sous le nom d'Assemblée commune, compte aujourd'hui 705 députés depuis le Brexit. Son budget annuel s'élève à environ 2 milliards d'euros. Le système des assistants parlementaires européens a souvent été critiqué pour son manque de transparence.
Cette affaire soulève des questions sur le fonctionnement du Parlement européen et les relations entre les institutions européennes et les partis eurosceptiques. Le groupe politique du RN au Parlement européen, appelé « Identité et Démocratie », continue de jouer un rôle d'opposition au sein de l'institution.