Le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva a franchi une étape majeure dans sa quête de leadership climatique mondial. Le 8 octobre 2024, il a promulgué la "Loi sur les combustibles du futur", une initiative audacieuse visant à révolutionner le secteur des transports au Brésil.
Cette nouvelle législation a pour objectif principal d'accroître l'utilisation des biocarburants, réduisant ainsi la dépendance aux combustibles fossiles. Le Brésil, déjà le plus grand producteur de biocarburants d'Amérique latine, renforce ainsi sa position dans ce domaine. La loi prévoit d'augmenter la proportion d'éthanol et de biodiesel dans les mélanges avec l'essence et le diesel respectivement.
L'ambition de cette initiative est considérable : éviter l'émission de 705 millions de tonnes de CO2 d'ici 2037. De plus, elle vise à réduire de 10% les émissions des vols intérieurs sur la même période, grâce à l'utilisation de carburants durables pour l'aviation.
"Le Brésil est le pays qui va mener la plus grande révolution énergétique de la planète"
Cette déclaration reflète l'ambition du Brésil de devenir un leader mondial dans la lutte contre le changement climatique. Depuis son retour au pouvoir en janvier 2023, Lula a déjà obtenu des résultats significatifs, notamment en réduisant de moitié la déforestation en Amazonie, qui s'était intensifiée sous le mandat de son prédécesseur, Jair Bolsonaro.
Il est important de noter que le Brésil possède une longue histoire dans le domaine des biocarburants. Le pays a lancé son programme ProÁlcool dès 1975 pour promouvoir l'éthanol, principalement produit à partir de canne à sucre. En 2022, le Brésil était le deuxième producteur mondial d'éthanol après les États-Unis. Le biodiesel, quant à lui, a été introduit dans le mix énergétique brésilien en 2005 et est principalement produit à partir d'huile de soja.
Cependant, malgré ces avancées, le Brésil fait face à des défis considérables. Le pays est le 12e plus grand émetteur de gaz à effet de serre au monde, avec l'agriculture et le changement d'utilisation des terres comme principales sources d'émissions. De plus, Lula est critiqué par certains défenseurs de l'environnement pour son soutien à l'exploration pétrolière offshore, y compris près de l'Amazonie.
En effet, le Brésil est le 9e producteur mondial de pétrole, exportant 1,4 million de barils par jour. Petrobras, la compagnie pétrolière nationale, est la plus grande entreprise d'Amérique latine. Le pays a même rejoint l'OPEP+ en tant que membre observateur en 2023.
Néanmoins, le Brésil s'est engagé à réduire ses émissions de 43% d'ici 2030 par rapport aux niveaux de 2005 et vise la neutralité carbone d'ici 2050. La nouvelle loi sur les biocarburants est un pas important vers ces objectifs.
En conclusion, le Brésil, avec sa riche biodiversité et son potentiel en énergies renouvelables, se positionne comme un acteur clé de la transition énergétique mondiale. La "Loi sur les combustibles du futur" marque une étape cruciale dans cette direction, bien que des défis persistent pour concilier développement économique et protection de l'environnement.