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L'UE impose des droits de douane sur les voitures électriques chinoises

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L'Union européenne a voté en faveur de droits de douane sur les voitures électriques chinoises, provoquant la colère de Pékin. Cette décision marque un tournant dans les relations commerciales UE-Chine.

L'Union européenne a pris une décision majeure le 4 octobre 2024, en votant en faveur de l'imposition de droits de douane sur les voitures électriques fabriquées en Chine. Cette mesure, qui marque un tournant dans les relations commerciales entre l'UE et la Chine, intervient malgré une intense campagne diplomatique menée par Pékin.

Fondée en 1993 avec le traité de Maastricht, l'UE a montré une unité remarquable sur ce dossier, contrairement à des situations précédentes. Cette décision reflète la volonté de l'Europe de protéger son industrie automobile, qui représente environ 7% de son PIB.

La réaction de la Chine ne s'est pas fait attendre. Un porte-parole du ministère chinois du commerce a déclaré que cette décision allait "affecter et entraver" les investissements chinois en Europe. Pékin a promis de prendre "toutes les mesures nécessaires" pour défendre les intérêts de ses entreprises, tout en notant l'engagement européen à poursuivre les négociations.

Il est important de noter que la Chine est devenue le plus grand marché automobile du monde en 2009 et le plus grand émetteur de gaz à effet de serre depuis 2006. Cette décision de l'UE s'inscrit dans un contexte plus large de restrictions sur les véhicules électriques chinois, les États-Unis et le Canada ayant déjà imposé des taxes de 100% sur ces importations.

L'UE, qui vise la neutralité carbone d'ici 2050, semble également préoccupée par d'autres aspects de la technologie chinoise. Margrethe Vestager, commissaire européenne à la concurrence depuis 2014, a récemment évoqué la possibilité de bloquer les logiciels et composants chinois dans les véhicules connectés, à l'instar de l'administration Biden.

Cette décision pourrait avoir des répercussions sur d'autres secteurs. Dès janvier 2024, la Chine avait lancé une enquête sur le cognac français, une eau-de-vie produite dans la région de Cognac depuis le 17e siècle. Le Bureau national interprofessionnel du Cognac a exprimé son incompréhension face à cette situation, craignant d'être "sacrifié" dans ce conflit commercial.

"Les autorités françaises nous ont abandonnés"

Déclaration du Bureau national interprofessionnel du Cognac

Il est crucial de rappeler que l'UE est le plus grand partenaire commercial de la Chine depuis 2004, et que le commerce électronique transfrontalier entre les deux entités a connu une croissance rapide ces dernières années. Cette décision pourrait donc avoir des conséquences importantes sur les relations économiques sino-européennes.

Malgré ces tensions, certaines entreprises chinoises continuent d'investir en Europe. BYD, le plus grand fabricant de véhicules électriques en Chine, a récemment ouvert une usine en Hongrie, illustrant l'intérêt persistant des marques chinoises pour le marché européen.

Cette situation s'inscrit dans un contexte plus large de tensions commerciales entre l'UE et la Chine. L'accord sur les investissements UE-Chine, conclu en principe en décembre 2020, voit sa ratification gelée, tandis que l'UE a imposé des sanctions à la Chine en 2021 pour la première fois depuis 1989.

L'avenir des relations commerciales entre l'UE et la Chine reste incertain, mais cette décision marque clairement la volonté de l'Europe de protéger ses intérêts économiques face à la montée en puissance de l'industrie chinoise.