Agression d'un photojournaliste à Reims : 12 ans de prison pour l'agresseur principal

Un photojournaliste agressé à Reims en 2021 voit son principal agresseur condamné à 12 ans de prison. La victime, gravement blessée, exprime sa déception face à la sentence.

4 octobre 2024, 16:41  •  17 vues

Agression d'un photojournaliste à Reims : 12 ans de prison pour l'agresseur principal

Le 3 octobre 2024, la cour d'assises des mineurs de la Marne a rendu son verdict dans l'affaire de l'agression d'un photojournaliste à Reims, survenue il y a plus de trois ans. L'agresseur principal a été condamné à 12 ans de réclusion criminelle, assortis d'une période de sûreté de six ans et d'une interdiction de séjour dans la Marne pendant cinq ans.

Cette affaire a mis en lumière les dangers auxquels sont confrontés les photojournalistes dans l'exercice de leur profession. Le photojournalisme, forme de journalisme utilisant des images pour raconter une histoire, est essentiel à la liberté de la presse, un droit fondamental en France protégé par la loi de 1881.

L'agression s'est produite le 27 février 2021 dans un quartier prioritaire de Reims, une ville connue pour sa cathédrale où étaient sacrés les rois de France. La victime, Christian Lantenois, photographe sexagénaire du quotidien régional L'Union, couvrait les préparatifs apparents d'une rixe entre bandes rivales lorsqu'il a été violemment attaqué.

Image

Les conséquences pour M. Lantenois ont été dévastatrices. Il a passé quatre semaines dans le coma, suivi d'une année d'hospitalisation. Aujourd'hui, il garde d'importantes séquelles, ce qui souligne la gravité des blessures infligées lors de cette agression.

"C'est quelqu'un qui s'est montré d'une violence extraordinaire, qui continue à être violent en prison"

Me Gérard Chemla, avocat de la victime

La sentence a suscité des réactions mitigées. M. Lantenois s'est dit "déçu" de la peine, tandis que son avocat estime que la cour n'a pas suffisamment pris en compte la dangerosité de l'agresseur. En revanche, l'avocat de l'accusé a salué une "décision d'apaisement" et a annoncé que son client ne ferait pas appel.

Un second accusé, mineur au moment des faits, a été condamné à une peine plus légère de quatre ans, dont trois avec sursis. Il purgera sa peine sous le régime de la détention à domicile avec bracelet électronique.

Cette affaire a suscité l'indignation des défenseurs de la presse et de la classe politique, jusqu'à l'Élysée. Elle souligne l'importance de protéger les journalistes dans l'exercice de leur métier, crucial pour la démocratie.

Huit autres personnes impliquées dans cette affaire seront jugées ultérieurement pour "participation à un regroupement en vue de la préparation de violences". Deux comparaîtront devant le tribunal correctionnel, tandis que six seront jugées par le tribunal pour enfants, reflétant la complexité de cette affaire qui a impliqué des mineurs.

Cette condamnation marque une étape importante dans la lutte contre les violences envers les journalistes, mais rappelle aussi les défis persistants pour assurer leur sécurité sur le terrain.