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Les aires de jeux : entre ennui parental et nécessité pour les enfants

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Un parent partage son aversion pour les aires de jeux, critiquant leur esthétique et le concept même. Malgré ses réticences, il cède aux demandes de ses enfants, confronté à l'ennui et au stress de la surveillance.

Les aires de jeux, ces espaces dédiés aux enfants, suscitent des sentiments mitigés chez de nombreux parents. Dans cet article, nous explorerons les réflexions d'un parent sur ces lieux souvent considérés comme essentiels pour le développement des enfants, mais qui peuvent être source de frustration pour les adultes.

L'auteur, parent de trois enfants, exprime une aversion marquée pour les aires de jeux. Cette attitude n'est pas sans rappeler celle de sa mère, qui évitait les interactions avec les autres parents lors de leurs visites dans les bacs à sable parisiens. Après presque une décennie d'expérience dans ces espaces, l'auteur comprend mieux les réticences de sa mère.

La critique porte d'abord sur l'aspect esthétique des aires de jeux en France. Soumises à des réglementations strictes, elles sont souvent standardisées et manquent d'originalité. Bien que certaines grandes villes investissent dans des espaces plus harmonieux, utilisant des matériaux naturels comme le bois, l'auteur reste sceptique.

Au-delà de l'esthétique, c'est le concept même d'un espace réservé aux enfants qui déplaît à l'auteur. Cette réflexion fait écho aux travaux du philosophe Thierry Paquot, qui critique ce qu'il appelle les "parkings à enfants" et plaide pour une ville récréative intégrant des espaces de jeu dans l'ensemble du tissu urbain.

L'inconfort ressenti dans les aires de jeux est également lié à deux facteurs : l'ennui et l'interaction avec les autres parents. L'auteur décrit l'expérience de surveiller un enfant faisant du "cochon pendu" comme à la fois ennuyeuse et stressante, générant des comparaisons involontaires avec les autres enfants.

Malgré ses résolutions de pratiquer la "sous-parentalité" et d'adapter les activités des enfants à ses propres intérêts, l'auteur finit par céder aux demandes répétées d'aller au parc. Cette situation illustre le dilemme auquel sont confrontés de nombreux parents, tiraillés entre leurs propres besoins et ceux de leurs enfants.

Il est intéressant de noter que les aires de jeux ont considérablement évolué depuis leur invention au 19e siècle en Allemagne. Aujourd'hui, de nouvelles tendances émergent, comme les aires de jeux inclusives adaptées aux enfants handicapés, les espaces multigénérationnels, ou encore les "rues de jeux" temporairement fermées à la circulation.

Le jeu libre en extérieur est reconnu comme essentiel au développement cognitif et social des enfants. Cependant, la surveillance parentale excessive peut nuire à l'autonomie et à la prise de risque saine chez les enfants. Le concept de "jeu risqué" gagne en reconnaissance pour ses bénéfices sur le développement de l'enfant.

Bien que les aires de jeux puissent être source de frustration pour certains parents, elles jouent un rôle important dans la lutte contre l'obésité infantile en encourageant l'activité physique. De plus, certaines villes expérimentent des aires de jeux "pop-up" temporaires pour revitaliser des espaces urbains sous-utilisés.

En fin de compte, malgré les critiques, les aires de jeux restent des espaces importants pour le développement et le bien-être des enfants. Le défi consiste à trouver un équilibre entre les besoins des enfants et le confort des parents, tout en repensant ces espaces pour qu'ils s'intègrent mieux dans le tissu urbain et répondent aux besoins de tous les membres de la communauté.