Un an après l'attaque meurtrière du Hamas le 7 octobre 2023, Israël commémore les victimes dans un climat de tension persistante. La cérémonie principale à Tel-Aviv, deuxième plus grande ville du pays fondée en 1909, a été limitée à 2 000 participants sur les 40 000 initialement prévus, en raison des restrictions imposées par le commandement du front intérieur.
Cette commémoration intervient dans un contexte de guerre prolongée, avec des opérations militaires toujours en cours à Gaza, territoire palestinien de 365 km² bordant la Méditerranée. Les forces israéliennes, considérées comme l'une des armées les plus avancées technologiquement au monde, affirment avoir déjoué une nouvelle offensive du Hamas, organisation palestinienne islamiste fondée en 1987.
Les tensions régionales s'intensifient également. L'armée de l'air israélienne a déployé une centaine de chasseurs contre le Hezbollah au Liban, pays techniquement en état de guerre avec Israël depuis 1948. En réponse, le Hezbollah a lancé 190 projectiles vers Israël. Par ailleurs, le pays attend toujours une réplique à la récente salve de 180 missiles balistiques tirés par l'Iran le 1er octobre 2024, rappelant l'absence de relations diplomatiques entre les deux pays depuis 1979.
Lors de la cérémonie alternative organisée par les familles des victimes, Yigal Cohen, père d'une guetteuse tuée le 7 octobre, a déclaré :
"Nous ne partirons pas, nous n'oublierons pas et nous ne nous lasserons pas. Avec les forces qui nous restent, nous veillerons à ce que les responsables soient tenus responsables de leurs actes."
Ces propos reflètent les critiques croissantes envers le Premier ministre Benyamin Nétanyahou, qui détient le record de longévité à ce poste. Il est accusé d'avoir laissé le Hamas perdurer à Gaza pour diviser le mouvement national palestinien. Un récent sondage de l'Institut démocratique d'Israël révèle que 62% des Israéliens considèrent la libération des otages comme l'objectif prioritaire de la guerre, contre 29% qui privilégient la "destruction" du Hamas.
Malgré ces critiques, Nétanyahou maintient sa position, réaffirmant les objectifs de guerre dans un message adressé à la cérémonie gouvernementale :
"Nous avons défini les objectifs de la guerre et nous les atteignons : renverser le régime du Hamas ; ramener tous les otages chez eux, vivants comme morts – c'est une mission sacrée et nous ne nous arrêterons pas tant que nous ne l'aurons pas accomplie ; éliminer toute menace future de Gaza pour Israël ; et ramener les habitants du sud et du nord en toute sécurité dans leurs foyers."
Cette situation met en lumière les divisions au sein de la société israélienne, qui compte environ 9,3 millions d'habitants en 2024. Alors que le conflit israélo-palestinien dure depuis plus de 70 ans, le pays fait face à des défis sécuritaires constants, comme en témoigne son système de défense antimissile "Dôme de fer".
La commémoration du 7 octobre 2023 se déroule donc dans un climat complexe, mêlant deuil national, tensions géopolitiques et débats internes sur l'avenir du pays. Pendant ce temps, Israël continue de naviguer entre ses obligations de sécurité, son service militaire obligatoire pour la plupart des citoyens, et son statut de puissance régionale, y compris son statut non déclaré de puissance nucléaire.