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Frappe meurtrière à Tulkarem : l'escalade des tensions israélo-palestiniennes

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Une frappe israélienne sur un camp de réfugiés à Tulkarem fait 18 morts, dont des civils. L'ONU condamne cette action, tandis qu'Israël justifie l'opération par l'élimination d'un chef du Hamas.

Dans la nuit du 3 au 4 octobre 2024, une frappe aérienne israélienne a frappé le camp de réfugiés de Tulkarem, situé dans le nord-ouest de la Cisjordanie. Cette attaque a entraîné la mort de dix-huit personnes, parmi lesquelles des membres du Hamas et des civils, y compris des enfants.

Le camp de réfugiés de Tulkarem, établi en 1950 pour accueillir les Palestiniens déplacés lors de la création d'Israël en 1948, est devenu le théâtre d'une nouvelle escalade dans le conflit israélo-palestinien qui dure depuis plus de 70 ans. Cette frappe s'inscrit dans un contexte de tensions accrues et d'opérations militaires israéliennes intensifiées en Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967.

Le Haut-Commissariat de l'ONU aux droits de l'homme a vivement critiqué cette action, la qualifiant d'"exemple clair du recours systématique à la force meurtrière par les forces de sécurité israéliennes en Cisjordanie, souvent inutile, disproportionné et donc illégal". Cette déclaration souligne les préoccupations croissantes concernant le respect du droit international dans le conflit.

L'armée israélienne, connue sous le nom de Tsahal et considérée comme l'une des forces militaires les plus puissantes du Moyen-Orient, a justifié cette attaque en affirmant qu'elle visait à éliminer Zahi Yasser Oufi, présenté comme le chef du Hamas à Tulkarem. Nadav Shoshani, porte-parole de l'armée israélienne, l'a qualifié de "terroriste avec d'importantes responsabilités".

Cette opération s'inscrit dans un contexte d'attentats récents sur le territoire israélien. Le 1er octobre 2024, une attaque à Jaffa, ancienne ville arabe maintenant intégrée à Tel-Aviv, a fait sept victimes. Fin août de la même année, un autre attentat a eu lieu à Tel-Aviv, deuxième plus grande ville d'Israël et centre économique du pays. Ces deux attaques ont été revendiquées par le Hamas, mouvement islamiste palestinien fondé en 1987.

La situation en Cisjordanie s'est considérablement détériorée depuis l'attaque du Hamas en Israël le 7 octobre 2023. Les restrictions de mouvement ont été renforcées, rappelant les conditions de la seconde Intifada (2000-2005). Les opérations militaires israéliennes se sont multipliées, entraînant des pertes civiles et des destructions d'infrastructures. Depuis octobre 2023, près de 700 Palestiniens, dont 161 enfants, ont perdu la vie en Cisjordanie.

À Tulkarem, qui abrite deux camps de réfugiés, le bilan est particulièrement lourd avec 174 personnes tuées, dont la moitié lors de frappes aériennes. Cette situation met en lumière les défis persistants liés à la présence de camps de réfugiés palestiniens, existant depuis la création d'Israël en 1948.

Le conflit s'étend également à Gaza, où la perspective d'un cessez-le-feu semble s'éloigner. Le ministère de la santé local rapporte plus de 41 000 décès depuis le début des hostilités. Ces chiffres alarmants soulignent l'urgence de trouver une solution pacifique au conflit israélo-palestinien, qui reste l'un des plus longs et des plus complexes de l'histoire moderne.

La communauté internationale, à travers les Nations Unies, a adopté de nombreuses résolutions concernant ce conflit, mais leur mise en œuvre reste problématique. Des questions cruciales comme le statut de Jérusalem, la politique de colonisation israélienne en Cisjordanie, considérée comme illégale par le droit international, et la gestion des ressources en eau continuent d'alimenter les tensions.

Alors que la date anniversaire du 7 octobre 2023 approche, la situation sur le terrain reste extrêmement volatile. La frappe sur Tulkarem illustre la complexité et la gravité d'un conflit qui continue d'infliger des souffrances considérables aux populations civiles des deux côtés.