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Étude révèle : Investir contre la pauvreté, un gain pour l'économie française

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Une étude du collectif Alerte démontre que la lutte contre la pauvreté en France est économiquement bénéfique. L'inaction coûterait plus cher que l'investissement, avec des retombées positives sur les finances publiques.

Une nouvelle étude publiée par le collectif Alerte révèle que la lutte contre la pauvreté en France n'est pas seulement une obligation morale, mais aussi un investissement économiquement judicieux. Cette analyse, réalisée par le cabinet Oliver Wyman, met en lumière les avantages financiers et sociaux d'une approche proactive dans la réduction de la pauvreté.

Noam Leandri, président du collectif Alerte, souligne que l'inaction face à la pauvreté engendre des coûts considérables, comparables à ceux liés au changement climatique. L'étude démontre que les bénéfices à moyen terme de l'investissement dans la lutte contre la pauvreté surpassent les dépenses initiales.

L'approche innovante d'Oliver Wyman consiste à évaluer le coût global de la pauvreté, incluant les dépenses directes et les coûts indirects. Jean-Patrick Yanitch, directeur associé du cabinet, explique que ces coûts indirects se sont révélés particulièrement élevés.

Actuellement, la France consacre 51 milliards d'euros par an à la lutte contre la pauvreté, principalement via le travail social et les transferts monétaires. Ces efforts ont permis à 4,5 millions de personnes de sortir de la pauvreté monétaire en 2021. Cependant, en 2022, 9,1 millions de personnes étaient encore touchées par la pauvreté, un chiffre record depuis les années 1990.

L'étude révèle que la pauvreté non traitée coûte jusqu'à 67 milliards d'euros par an à l'État français. Ces coûts indirects comprennent les surcoûts en matière de santé, d'éducation, de sécurité et de justice, ainsi que le manque à gagner en termes de cotisations sociales et de TVA.

Pour remédier à cette situation, l'étude préconise un investissement supplémentaire de 28 milliards d'euros la première année. Cette somme serait allouée à l'augmentation des transferts monétaires, au développement de l'accompagnement vers l'emploi et à la résolution des problèmes de logement les plus graves.

Il est important de noter que la pauvreté est un phénomène multidimensionnel qui ne se limite pas au manque de revenus. Elle affecte divers aspects de la vie, tels que la santé, l'éducation et la participation sociale. Les enfants et les jeunes sont particulièrement vulnérables à la pauvreté, ce qui souligne l'importance d'une intervention précoce.

L'éducation est considérée comme un moyen efficace de sortir de la pauvreté, mais l'accès à une éducation de qualité reste un défi pour de nombreuses personnes en situation de précarité. De plus, la pauvreté peut avoir des effets négatifs sur la santé physique et mentale, créant ainsi un cercle vicieux difficile à briser.

Les femmes, les personnes handicapées et les habitants des zones rurales sont souvent plus touchés par la pauvreté. Le chômage reste l'une des principales causes de la pauvreté, soulignant l'importance de politiques d'emploi efficaces.

L'étude met en évidence que la lutte contre la pauvreté n'est pas seulement une question de justice sociale, mais aussi un investissement économique judicieux. En réduisant la pauvreté, la France pourrait non seulement améliorer la vie de millions de personnes, mais aussi stimuler sa croissance économique et renforcer ses finances publiques.

"Ces résultats montrent qu'il ne faut pas lutter contre le déficit public actuel en réduisant [les moyens alloués à] la lutte contre la pauvreté. On prendrait le risque d'augmenter les coûts indirects de la pauvreté persistante, qui sont plus importants !"

Noam Leandri, président du collectif Alerte

En conclusion, cette étude appelle à un changement de paradigme dans la façon dont nous percevons la lutte contre la pauvreté. Plutôt que de la considérer comme une simple dépense, il est crucial de la voir comme un investissement dans l'avenir de la France, avec des retombées positives sur l'économie, la santé publique et la cohésion sociale.

Nicolette Mathieu

Économie