Eric Ciotti, ancien président des Républicains (LR), a annoncé sa démission du parti dans une interview accordée au Figaro le 22 septembre 2024. Cette décision intervient après une période tumultueuse pour le parti de droite, marquée par des alliances controversées et des tensions internes.
La raison principale invoquée par Ciotti pour son départ est la composition du nouveau gouvernement dirigé par Michel Barnier. Selon lui, ce cabinet n'est pas un gouvernement de cohabitation, mais plutôt une administration macroniste avec quelques membres de LR servant de caution. Il déclare :
"Je prends acte de la dissolution de l'état-major des Républicains dans la macronie. Ce gouvernement n'est pas un gouvernement de cohabitation. C'est un gouvernement macroniste, avec quelques LR comme cautions et alibis."
Cette annonce fait suite à une série d'événements qui ont secoué le paysage politique français. En juin 2024, Ciotti avait surpris en formant une alliance avec le Rassemblement national (RN) pendant la campagne des élections législatives, rompant ainsi le "cordon sanitaire" traditionnellement maintenu par les héritiers du gaullisme avec l'extrême droite.
Malgré le peu de soutien reçu pour cette initiative, Ciotti s'était engagé dans une bataille juridique pour conserver la présidence de LR. La justice devait fixer le 14 octobre 2024 la date d'une audience sur le fond de l'affaire opposant Ciotti aux dirigeants de LR pour le contrôle du parti.
Ciotti critique ses anciens alliés, les accusant d'avoir sauvegardé leurs positions aux législatives grâce à des alliances avec Emmanuel Macron au premier tour, et parfois avec le Nouveau Front populaire (NFP) au second tour. Il affirme que les LR sont tombés dans le piège qu'il avait dénoncé en appelant à une alliance avec le RN.
Fin août 2024, Ciotti a lancé son propre parti, l'Union des droites pour la République (UDR), invitant les électeurs de droite à le rejoindre. Il dirige actuellement un groupe de 16 députés à l'Assemblée nationale, alliés au RN.
Cette situation reflète les défis auxquels font face les partis traditionnels en France, notamment Les Républicains, qui tentent de se positionner entre le centre et l'extrême droite dans un paysage politique en constante évolution depuis l'arrivée d'Emmanuel Macron au pouvoir en 2017.