Le 28 septembre 2024, l'annonce du décès de Hassan Nasrallah, leader emblématique du Hezbollah libanais, a provoqué une onde de choc dans le monde arabe. Les réactions oscillent entre stupeur, affliction et allégresse, reflétant la nature controversée de cette figure majeure du Proche-Orient.
Hassan Nasrallah, né le 31 août 1960 à Beyrouth, a marqué l'histoire de la région pendant plus de trois décennies. Devenu secrétaire général du Hezbollah en 1992, il a joué un rôle crucial dans le retrait israélien du sud du Liban en 2000, ce qui lui a valu une grande popularité. Cependant, son implication dans la guerre civile syrienne (2011-2018) et son alignement sur les intérêts iraniens ont terni son image auprès de nombreux Arabes.
La disparition de Nasrallah a suscité des réactions diamétralement opposées. À Bagdad, des manifestants en colère se sont rassemblés devant l'ambassade américaine, brandissant le drapeau jaune du Hezbollah. En revanche, à Idlib, dernier bastion de l'opposition syrienne, des jeunes ont célébré la nouvelle en distribuant des pâtisseries.
Les réactions officielles reflètent également cette division. La Syrie, alliée du Hezbollah, a condamné "une agression méprisable" et a décrété trois jours de deuil national. Le Hamas palestinien a dénoncé un "acte terroriste lâche", tandis que les rebelles houthistes du Yémen ont affirmé que cet événement renforcerait leur détermination.
Il est important de noter que Nasrallah a survécu à plusieurs tentatives d'assassinat au cours de sa vie. Depuis 2006, il communiquait principalement par vidéo, faisant rarement des apparitions publiques. Son organisation, le Hezbollah, considérée comme terroriste par plusieurs pays occidentaux, contrôle une partie importante du sud du Liban et possède un arsenal militaire conséquent.
La mort de Nasrallah intervient dans un contexte d'escalade des tensions entre Israël et le Liban depuis la mi-septembre 2024. Le dimanche 29 septembre, l'aviation israélienne a bombardé les positions des rebelles houthistes au Yémen, illustrant la volatilité de la situation régionale.
"Cet assassinat est un crime qui a franchi toutes les lignes rouges."
L'héritage de Hassan Nasrallah reste complexe. Admiré pour sa résistance face à Israël, il est également critiqué pour son rôle dans la répression de la révolution syrienne et ses liens étroits avec l'Iran. Le Hezbollah, sous sa direction, a développé un vaste réseau de services sociaux au Liban, tout en participant activement à la vie politique du pays.
La disparition de ce leader charismatique pourrait avoir des répercussions significatives sur l'équilibre des pouvoirs au Moyen-Orient. L'avenir du Hezbollah et son positionnement dans la région restent incertains, alors que les tensions persistent et que les alliances continuent d'évoluer dans cette partie du monde en constante mutation.