crise-du-football-guineen--changements-de-selectionneurs-et-pression-politique

Crise du football guinéen : changements de sélectionneurs et pression politique

 • 0 views

Le football guinéen traverse une période tumultueuse avec des changements fréquents de sélectionneurs et une implication croissante du pouvoir politique. Les résultats décevants menacent l'avenir de l'équipe nationale.

Le football guinéen traverse actuellement une période difficile, marquée par des résultats décevants et des changements fréquents à la tête de l'équipe nationale. Cette situation met en lumière les liens étroits entre le sport et la politique dans le pays.

Kaba Diawara, en poste depuis octobre 2021, a été limogé après les contre-performances de l'équipe olympique aux Jeux de Paris en juillet-août 2024. Sa position était déjà fragilisée suite à la défaite contre le Mozambique (0-1) en juin, lors des qualifications pour la Coupe du monde 2026. Il convient de noter que la Guinée n'a jamais participé à une Coupe du Monde, malgré sa riche histoire footballistique.

Son successeur, Charles Paquille, nommé le 4 août 2024, n'a tenu que quelques semaines avant d'être remercié le 21 septembre, après des défaites contre la République démocratique du Congo et la Tanzanie en éliminatoires de la CAN 2025. Ces revers sont particulièrement douloureux pour une équipe qui a atteint les quarts de finale de la CAN à quatre reprises (2004, 2006, 2008 et 2015).

Le Français Michel Dussuyer a été rappelé pour diriger l'équipe, lui qui avait déjà occupé ce poste à deux reprises par le passé. Sa mission s'annonce cruciale, avec des matchs décisifs contre l'Ethiopie les 12 et 14 octobre, puis contre la RDC et la Tanzanie en novembre.

"J'ai accepté car j'ai un lien particulier avec la Guinée. Mais il s'agit d'une mission courte, jusqu'à la fin des éliminatoires."

Michel Dussuyer, sélectionneur de la Guinée

Ces changements rapides à la tête de l'équipe nationale ne sont pas sans lien avec le pouvoir politique. Des sources proches de la Fédération guinéenne de football (Feguifoot) indiquent que le président de la transition, Mamadi Doumbouya, suit de près les résultats du Syli national. Le football, sport le plus populaire en Guinée, est considéré comme un outil important pour maintenir la popularité du régime, notamment auprès de la jeunesse.

La pression est d'autant plus forte que la Guinée risque de ne pas se qualifier pour la CAN 2025, qui se tiendra au Maroc du 21 décembre 2025 au 18 janvier 2026. Cette compétition revêt une importance particulière pour le pays, qui a vu l'organisation de l'édition 2025 lui être retirée.

Le prochain match contre l'Ethiopie, prévu le 12 octobre à Abidjan, sera crucial pour l'avenir de l'équipe. Une nouvelle contre-performance pourrait plonger le football guinéen dans une crise majeure, d'autant plus que des tensions existent déjà au sein de la Feguifoot.

Il est important de rappeler que malgré ces difficultés actuelles, la Guinée a une histoire footballistique riche. Le pays a participé à 13 Coupes d'Afrique des Nations, avec comme meilleur résultat une deuxième place en 1976. L'équipe nationale, surnommée le Syli national, a également remporté les Jeux africains en 1987 et la Coupe CEDEAO en 1981.

La situation actuelle du football guinéen illustre les défis auxquels font face de nombreux pays africains, où le sport est souvent étroitement lié aux enjeux politiques et sociaux. L'avenir dira si la Guinée parviendra à surmonter cette période difficile et à retrouver sa place parmi les nations footballistiques africaines les plus respectées.