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Covid-19 : Des déficits cognitifs persistants même après une infection légère

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Deux études récentes révèlent des altérations cognitives durables post-Covid, même chez les jeunes avec des symptômes légers. Ces résultats soulèvent des inquiétudes sur l'impact à long terme du virus.

De nouvelles recherches mettent en lumière les effets persistants du Covid-19 sur les fonctions cognitives, même un an après l'infection. Deux études récentes, publiées dans des revues scientifiques prestigieuses, ont examiné les conséquences à long terme du virus sur le cerveau.

La première étude, parue dans The Lancet au début d'octobre 2024, s'est concentrée sur des jeunes adultes en bonne santé ayant contracté une forme légère de Covid-19. La seconde, publiée dans Nature Medicine le 23 septembre 2024, a suivi des patients plus âgés hospitalisés pour une forme sévère de la maladie.

Les résultats sont préoccupants : dans les deux cas, l'infection semble avoir entraîné des altérations cognitives durables. Chez les jeunes, ces changements étaient subtils mais mesurables, tandis que chez les patients plus âgés, ils étaient plus prononcés.

Mahmoud Zureik, professeur d'épidémiologie à l'université de Versailles-Saint-Quentin, souligne que le Covid-19 peut laisser des séquelles cognitives prolongées, même si elles sont légères. Ces découvertes s'ajoutent à un corpus croissant de preuves sur les effets multisystémiques du SARS-CoV-2.

L'étude publiée dans The Lancet a impliqué 34 volontaires âgés de 18 à 30 ans, dont 18 ont été infectés par une faible dose du virus. Les chercheurs ont comparé les fonctions cognitives avant et après l'infection, révélant des déficits légers mais persistants un an plus tard.

Lisa Chakrabarti de l'Institut Pasteur à Paris qualifie ces résultats de préoccupants, soulignant que même les jeunes en bonne santé montrent des déficits cognitifs légers persistants. Mahmoud Zureik ajoute que la détérioration, bien que faible, est significative et corrélée à la charge virale.

Ces études s'inscrivent dans un contexte plus large de recherche sur le Covid-19. Depuis sa découverte à Wuhan en décembre 2019, le SARS-CoV-2 a été intensivement étudié. Son génome a été séquencé en janvier 2020, permettant le développement rapide de vaccins ciblant la protéine Spike du virus.

La pandémie a également accéléré l'adoption de la télémédecine et mis en lumière l'importance de la coopération scientifique internationale. Cependant, elle a aussi posé des défis, notamment en termes de désinformation et d'impacts économiques et sociaux des confinements.

Bien que ces études ne parlent pas explicitement de "Covid long" pour les jeunes patients, elles soulèvent des questions importantes sur les conséquences à long terme de l'infection, même dans les cas légers. Ces résultats soulignent l'importance de la prévention et de la recherche continue sur les effets à long terme du Covid-19.

"Le résultat est préoccupant, car ces jeunes en bonne santé montrent des déficits cognitifs légers, persistants au moins un an après l'infection"

William Trender et ses collègues de l'Imperial College et du King's College, à Londres

Ces découvertes renforcent l'importance des mesures préventives telles que la vaccination, le port du masque et la distanciation sociale. Elles soulignent également la nécessité d'un suivi à long terme des patients Covid-19, même pour ceux ayant eu des symptômes légers.

Mercer Bergeron