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Boeing suspend les négociations avec le syndicat IAM, la grève se poursuit

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Boeing retire son offre au syndicat IAM et suspend les négociations, prolongeant la grève qui paralyse ses principales usines depuis mi-septembre. Le conflit impacte la production et les finances du géant aéronautique.

La grève chez Boeing, le géant aéronautique américain fondé en 1916 à Seattle, se poursuit sans résolution en vue. Le 8 octobre 2024, l'entreprise a annoncé le retrait de son offre au syndicat IAM (International Association of Machinists) et la suspension des négociations, accusant le syndicat de formuler des demandes jugées déraisonnables.

Ce conflit social, qui a débuté le 13 septembre 2024, paralyse les deux principales usines de Boeing dans l'État de Washington. L'usine de Renton, qui produit le 737 - l'avion commercial le plus vendu de l'histoire - et celle d'Everett, le plus grand bâtiment du monde en volume, où sont assemblés les 777 et divers programmes militaires, sont totalement à l'arrêt.

Stephanie Pope, responsable de l'aviation commerciale de Boeing, a expliqué dans une communication interne que l'entreprise avait proposé des améliorations concernant les salaires nets et les pensions de retraite lors du troisième cycle de négociations. Cependant, selon elle, le syndicat n'a pas pris ces propositions au sérieux, présentant des demandes jugées inacceptables pour maintenir la compétitivité de l'entreprise.

"Malheureusement, le syndicat n'a pas pris ces propositions au sérieux, préférant faire des demandes non négociables qui dépassent de loin les limites de l'acceptable si nous voulons rester compétitifs."

Déclaration de Stephanie Pope

Le syndicat IAM, qui représente 33 000 adhérents dans la région de Seattle, berceau de Boeing, a réagi en affirmant sa détermination à obtenir gain de cause. Il prévoit de mener une enquête auprès de ses membres la semaine prochaine pour définir les priorités de la négociation.

Cette grève intervient à un moment délicat pour Boeing, qui fait face à des défis de qualité de production. L'entreprise, qui a joué un rôle crucial dans le programme spatial Apollo et a développé des avions emblématiques comme le 747 et le 787 Dreamliner, prend des mesures pour préserver sa trésorerie pendant le conflit, notamment en recourant au chômage technique pour des dizaines de milliers de salariés.

L'impact financier de la grève se fait déjà sentir. L'agence d'évaluation financière Standard and Poor's a placé les notes de Boeing sous surveillance négative, signalant un risque de déclassement vers la catégorie des emprunteurs spéculatifs. Des rumeurs circulent également sur une possible augmentation de capital d'au moins 10 milliards de dollars pour renforcer la position financière de l'entreprise.

Malgré ces difficultés, Boeing reste un acteur majeur de l'industrie aérospatiale, avec une histoire riche incluant la production de plus de 10 000 avions militaires pendant la Seconde Guerre mondiale et le développement d'innovations comme le premier avion de ligne à réaction américain, le 707.

La résolution de ce conflit social sera cruciale pour l'avenir de Boeing, qui doit maintenir sa compétitivité face à ses rivaux tout en répondant aux attentes de ses employés. L'issue de cette grève pourrait avoir des répercussions importantes sur l'industrie aéronautique américaine et mondiale.