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Barnier soutient le projet de loi sur l'aide à mourir, défis politiques en vue

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Michel Barnier approuve le projet de loi sur l'aide à mourir, interrompu en juin. Le Premier ministre fait face à des défis politiques majeurs pour relancer ce débat sensible sur l'euthanasie en France.

Le 3 octobre 2024, le Premier ministre français Michel Barnier a exprimé son soutien personnel au projet de loi sur l'aide à mourir lors d'une interview sur France 2. Cette déclaration marque un tournant dans le débat sur l'euthanasie et le suicide assisté en France, un sujet qui suscite des discussions passionnées depuis des années.

Le projet de loi, qui vise à autoriser l'aide active à mourir sous certaines conditions pour les patients en phase terminale, a été interrompu en juin 2024 suite à la dissolution de l'Assemblée nationale. Barnier a indiqué son intention de reprendre le travail là où il s'était arrêté, tout en soulignant l'importance d'écouter les soignants dans ce processus.

Cette initiative s'inscrit dans un contexte où la France cherche à faire évoluer sa législation sur la fin de vie. Actuellement, la loi Claeys-Leonetti de 2016 autorise la sédation profonde et continue jusqu'au décès, mais pas l'euthanasie active. Le débat implique des questions éthiques, médicales et juridiques complexes, et divise l'opinion publique et politique.

Agnès Firmin Le Bodo, ancienne ministre déléguée à la Santé et cheville ouvrière du projet initial, presse le gouvernement d'agir rapidement. Elle souhaite voir un nouveau projet de loi déposé en janvier 2025, faute de quoi elle menace de déposer deux propositions de loi distinctes sur les soins palliatifs et l'aide à mourir.

De son côté, le député Olivier Falorni a déjà déposé en juillet 2024 une proposition de loi reprenant la version votée précédemment par l'Assemblée, recueillant 180 signatures de députés. Cette initiative témoigne de la volonté de certains parlementaires d'avancer sur ce sujet sans attendre l'action du gouvernement.

Le débat sur la fin de vie en France s'inscrit dans un contexte européen où plusieurs pays, comme la Belgique, les Pays-Bas et le Luxembourg, ont déjà légalisé l'euthanasie. La Suisse, quant à elle, autorise le suicide assisté depuis 1942, bien que l'euthanasie y reste interdite.

Les sondages montrent qu'une majorité de Français est favorable à la légalisation de l'euthanasie sous certaines conditions. Cependant, l'Ordre des médecins français, longtemps opposé à cette pratique, a récemment nuancé sa position, reflétant l'évolution du débat au sein de la profession médicale.

La tâche qui attend Michel Barnier et son gouvernement est complexe. Ils devront concilier les positions divergentes au sein des groupes politiques tout en tenant compte des recommandations de la Convention citoyenne sur la fin de vie, qui s'est prononcée en faveur de l'ouverture de l'aide active à mourir.

"Je suis personnellement d'accord avec le projet de loi ouvrant l'accès à une aide à mourir, autrement dit à l'euthanasie et au suicide assisté pour des malades incurables, à certaines conditions."

Michel Barnier, Premier ministre français

Cette déclaration de Barnier marque un pas important vers une possible évolution de la législation française sur la fin de vie. Cependant, le chemin vers l'adoption d'une loi reste semé d'embûches, reflétant la complexité et la sensibilité de ce débat sociétal majeur.