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Barnier face aux défis néo-calédoniens : Tensions et espoirs à l'Assemblée

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Michel Barnier affronte sa première séance de questions au gouvernement, marquée par des débats houleux sur la Nouvelle-Calédonie. Le Premier ministre promet une nouvelle approche pour l'avenir de l'archipel.

Le 2 octobre 2024, Michel Barnier a fait face à sa première séance de questions au gouvernement en tant que Premier ministre. Cette session a été dominée par les discussions sur la situation en Nouvelle-Calédonie, révélant des tensions persistantes et des espoirs de changement.

La Nouvelle-Calédonie, territoire français d'outre-mer situé dans l'océan Pacifique, est au cœur d'un débat politique intense. Son statut, régi par l'accord de Nouméa de 1998, a été remis en question par les récents événements. Barnier a annoncé l'abandon du projet de loi sur le dégel du corps électoral et le report des élections provinciales à fin 2025, suscitant des réactions contrastées.

Le député macroniste Nicolas Metzdorf a vivement critiqué ces décisions, accusant le Premier ministre d'avoir "humilié les Calédoniens". En réponse, le ministre des outre-mer, François-Noël Buffet, a été chargé de répondre, mais ses explications ont été jugées insuffisantes par Metzdorf.

"Vous n'avez eu aucun mot pour eux, (...) Vous les avez humiliés en abandonnant le dégel du corps électoral en Nouvelle-Calédonie. Ils se sentent lâchés par la République."

Nicolas Metzdorf, député macroniste de Nouvelle-Calédonie

En revanche, le député indépendantiste Emmanuel Tjibaou, fils du leader historique kanak Jean-Marie Tjibaou, a salué l'approche de Barnier. Il a décrit la Nouvelle-Calédonie comme "un pays meurtri dans sa chair", soulignant l'importance d'une nouvelle méthode pour résoudre la crise.

Barnier a insisté sur sa volonté de rupture avec le gouvernement précédent, promettant de consulter tous les élus et de travailler sur la question du corps électoral pour "retrouver l'apaisement". Cette approche reflète la complexité de la situation néo-calédonienne, où cohabitent différentes communautés et où l'économie repose largement sur l'industrie du nickel.

Il est important de noter que la Nouvelle-Calédonie a connu trois référendums sur l'indépendance entre 2018 et 2021, illustrant la persistance de la question de l'autodétermination. L'archipel, composé de la Grande Terre, des îles Loyauté et de plusieurs îles plus petites, jouit d'une large autonomie au sein de la République française, avec son propre gouvernement et des compétences étendues.

La richesse naturelle de la Nouvelle-Calédonie, notamment sa Grande Barrière de corail inscrite au patrimoine mondial de l'UNESCO et ses importantes réserves de nickel (environ 25% des réserves mondiales), ajoute à l'importance stratégique de ce territoire pour la France.

Le débat à l'Assemblée nationale reflète les défis auxquels Barnier et son gouvernement sont confrontés pour trouver un équilibre entre les aspirations des différentes communautés néo-calédoniennes et le maintien des liens avec la métropole. L'avenir de ce territoire, découvert par James Cook en 1774 et ancienne colonie pénitentiaire française, reste un sujet de préoccupation majeur pour la politique française.

Angelique Labbé

Politique