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Aurore Bergé riposte aux accusations du livre "Les Ogres"

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L'ex-ministre des Familles, Aurore Bergé, porte plainte pour diffamation suite aux allégations du livre "Les Ogres". Elle nie tout pacte avec le lobby des crèches privées et défend son bilan.

Aurore Bergé, ancienne ministre des Familles, a confirmé le 1er octobre 2024 avoir déposé une plainte pour diffamation suite à la publication du livre "Les Ogres" de Victor Castanet. Cette action juridique intervient en réponse aux allégations concernant un supposé "pacte de non-agression" avec le lobby des crèches privées.

Le livre de Castanet, publié le 18 septembre 2024 chez Flammarion, examine la "voracité" de certains groupes de crèches privées et évoque une prétendue entente entre Bergé et Elsa Hervy, déléguée générale de la Fédération française des entreprises de crèches (FFEC). Cette fédération, créée en 2007, représente un secteur qui a connu une croissance significative depuis les années 2000, avec environ 20% des places d'accueil en France.

Sur France Info, Bergé a déclaré : "Je n'accepterai pas que mon nom puisse être sali, et encore moins sur des accusations qui sont des accusations diffamatoires." Elle a souligné ses actions en tant que ministre, notamment le renforcement des contrôles et des moyens alloués au secteur. Il est à noter que le contrôle des crèches en France est assuré par les services de Protection Maternelle et Infantile (PMI).

Bergé a critiqué le contenu du livre, affirmant que certains échanges étaient tronqués et que des mots avaient été modifiés. Elle a qualifié ses relations avec Hervy de "professionnelles", une déclaration qui fait écho à celle d'Hervy le 21 septembre, niant tout "pacte".

Suite à ces révélations, les députés du groupe Ecologiste et Social, comptant 31 membres en 2024, ont demandé le lancement d'une procédure pour "parjure" contre Bergé à l'Assemblée nationale. Ils soupçonnent l'ex-ministre d'avoir dissimulé des relations avec les lobbys devant une commission d'enquête sur le modèle économique des crèches, lancée en février 2023.

Bergé a fermement réfuté ces accusations : "En aucun cas je n'ai menti dans une commission d'enquête, en aucun cas je ne me suis parjurée dans une commission d'enquête." Elle a dénoncé des allégations "basées sur les dires d'adversaires politiques".

Il est important de noter que la diffamation en France est passible d'une amende pouvant atteindre 45 000 euros, tandis que le parjure devant une commission d'enquête parlementaire peut entraîner jusqu'à 5 ans d'emprisonnement.

Cette controverse s'inscrit dans un contexte plus large de débat sur la régulation du secteur des crèches privées. La loi Rist de 2023 a renforcé cette régulation, dans un pays où le taux de couverture en places de crèches était d'environ 60% en 2023.

"L'ère du soupçon et de la rumeur l'emporte sur les faits, l'emporte sur les actes, l'emporte sur la vérité"

Aurore Bergé

Cette affaire rappelle le précédent livre de Castanet, "Les Fossoyeurs", qui avait fait scandale en 2022 en révélant des dysfonctionnements dans le groupe Orpea. Bergé, née en 1986 et élue députée en 2017 puis réélue en 2022, a occupé plusieurs postes importants, dont celui de porte-parole de La République en Marche et de présidente du groupe Renaissance à l'Assemblée nationale.

L'issue de cette plainte pour diffamation et de la potentielle procédure pour parjure pourrait avoir des répercussions significatives sur le débat public concernant la transparence des relations entre politiques et lobbys dans le secteur de la petite enfance.