Tariq Ramadan : la Cour de cassation confirme son procès pour viol
La Cour de cassation rejette les pourvois de Tariq Ramadan, confirmant son procès pour viol aggravé sur trois femmes. L'islamologue suisse sera jugé par la cour criminelle départementale de Paris.
La justice française a tranché dans l'affaire Tariq Ramadan. Le 9 octobre 2024, la Cour de cassation a rejeté les pourvois formés par l'islamologue suisse, rendant définitif son renvoi en procès pour viol aggravé et viols sur trois femmes entre 2009 et 2016. Cette décision marque un tournant décisif dans une affaire emblématique du mouvement #metoo, qui a débuté fin 2017.
Tariq Ramadan, né le 26 août 1962 à Genève et petit-fils du fondateur des Frères musulmans, Hassan al-Banna, sera jugé par la cour criminelle départementale de Paris. L'intellectuel, qui a enseigné à l'Université d'Oxford de 2009 à 2017, conteste fermement les accusations portées contre lui.
L'affaire a connu plusieurs rebondissements depuis son commencement. Le 7 juillet 2023, après six ans d'enquête, deux juges d'instruction avaient ordonné le renvoi de Ramadan pour des viols sur quatre femmes. Cependant, le 27 juin 2024, la cour d'appel de Paris avait restreint le champ des accusations à trois victimes présumées.
La procédure de non-admission des pourvois, recommandée par le conseiller rapporteur et l'avocat général, a été appliquée. Cette décision souligne que le rôle de la Cour de cassation se limite à vérifier l'absence d'erreur de droit, sans remettre en question l'appréciation de fond de la chambre de l'instruction.
Il est à noter que Tariq Ramadan, auteur de nombreux ouvrages sur l'islam et son intégration en Occident, a déjà été condamné en Suisse fin août 2024 pour viol et contrainte sexuelle. Ses avocats ont fait appel de cette décision auprès du Tribunal fédéral suisse.
L'affaire Ramadan a suscité de vives controverses, notamment en raison de son profil d'intellectuel musulman influent. Nommé par Time Magazine comme l'un des 100 innovateurs du 21e siècle en 2004, il a également été impliqué dans des polémiques concernant ses positions sur divers sujets, dont la lapidation des femmes.
"Ces relations étaient empreintes de domination, rudes mais consenties."
Cette déclaration de Ramadan en 2018 a marqué un tournant dans l'affaire, l'obligeant à admettre l'existence de relations adultères après les avoir initialement niées. Cependant, il maintient que ces relations étaient consenties, rejetant les accusations de viol.
L'affaire Tariq Ramadan continue de soulever des questions sur les dynamiques de pouvoir et de consentement dans les relations sexuelles. Elle met également en lumière les défis auxquels sont confrontées les victimes présumées lorsqu'elles accusent des personnalités publiques influentes.
Alors que le procès se profile, l'attention du public reste focalisée sur cette affaire qui a profondément marqué le paysage médiatique et judiciaire français. La date du procès n'a pas encore été fixée, mais il est certain qu'il sera suivi de près par les médias et le public, tant en France qu'à l'international.
