Procès Indexia : Sadri Fegaier minimise les accusations devant le tribunal

Le PDG d'Indexia, Sadri Fegaier, comparaît pour pratiques commerciales trompeuses. Face aux accusations, il évoque des "problématiques" liées à la croissance rapide de son entreprise.

1 octobre 2024, 07:24  •  0 vues

Procès Indexia : Sadri Fegaier minimise les accusations devant le tribunal

Le 30 septembre 2024, Sadri Fegaier, dirigeant du groupe Indexia (anciennement SFAM), a comparu devant le tribunal judiciaire de Paris pour répondre à des accusations de pratiques commerciales trompeuses. Cette audience était très attendue par les parties civiles, nombreuses à être présentes, car Fegaier avait jusqu'alors refusé de s'exprimer publiquement sur ces allégations.

L'homme d'affaires de 44 ans est accusé d'avoir mis en place un système permettant des prélèvements illégaux sur les comptes des clients ayant souscrit à ses contrats d'assurance pour appareils électroniques. Fondée en 1999, Indexia a connu une croissance fulgurante, passant de 50 à plus de 2500 employés en quelques années.

Dès le début de son intervention, Fegaier a tenu à souligner la réussite de son entreprise, rappelant sa valorisation à 1,7 milliard d'euros en 2017 et l'acquisition d'une participation de 11% dans Fnac Darty en 2018. Il a justifié les problèmes rencontrés par cette croissance rapide, déclarant : "Avec une telle croissance, il peut y avoir eu des problématiques". Cette formulation a suscité des murmures désapprobateurs dans la salle.

Fegaier a persisté dans cette ligne de défense, affirmant : "Je n'ai fait que gérer des problématiques. Problématiques distributeur, problématiques banque, problématiques client, avec des sujets résolution ou des sujets remboursement". Il a assuré avoir toujours cherché à y remédier par des "plans d'action", sans toutefois en préciser le contenu.

Aux questions de la présidente Marie Debue, Fegaier a souvent répondu de manière évasive ou hors sujet. Interrogé sur le faible nombre de clients ayant demandé un remboursement après la transaction pénale de 10 millions d'euros conclue avec la DGCCRF le 5 juin 2019, il n'a pas fourni d'explication satisfaisante.

La présidente a soulevé une incohérence flagrante : si l'entreprise comptait 8 millions de clients en 2018-2019 et que seulement 2% étaient insatisfaits (comme l'affirmait Fegaier à ses employés), cela représenterait tout de même 160 000 personnes. Elle a donc questionné le sous-dimensionnement du service réclamation, qui ne comptait que 20 personnes contre 280 au service commercial.

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Les employés présents dans la salle, venus témoigner les jours précédents, n'ont pas été surpris par l'attitude de leur patron. Ils ont confirmé que Fegaier leur assurait constamment qu'il n'y avait que "2% de clients insatisfaits".

Cette affaire met en lumière les défis liés à la gestion d'une croissance rapide et l'importance d'un service client adéquat. Elle souligne également le rôle crucial de la DGCCRF dans la protection des consommateurs et la nécessité pour les entreprises de maintenir des pratiques commerciales éthiques, même en période d'expansion.

"Dans la presse, j'entends parler d'arnaques, mais je n'ai fait que gérer des problématiques. Problématiques distributeur, problématiques banque, problématiques client, avec des sujets résolution ou des sujets remboursement"

Sadri Fegaier, PDG d'Indexia

L'issue de ce procès pourrait avoir des implications importantes pour Indexia et pour le secteur de l'assurance des appareils électroniques en général. Il rappelle l'importance de la transparence dans les pratiques commerciales et la nécessité d'une communication claire avec les clients, surtout en cas de croissance rapide.