Milei à l'ONU : Un discours controversé inspiré d'une série TV
Le président argentin Javier Milei a prononcé un discours polémique à l'ONU, plagiant une série télévisée et critiquant l'organisation. Son intervention a suscité l'étonnement et la controverse.
Le 24 septembre 2024, le président argentin Javier Milei a prononcé son premier discours devant l'Assemblée générale des Nations Unies à New York, suscitant une vive controverse. L'intervention du leader libertarien, élu il y a 10 mois, a été marquée par un plagiat inattendu et une critique acerbe de l'organisation internationale.
Le chroniqueur Carlos Pagni du quotidien La Nacion, fondé en 1870, a révélé que la conclusion du discours de Milei reprenait presque mot pour mot une tirade du président fictif Josiah Bartlet, interprété par Martin Sheen dans la série "The West Wing". Cette série, diffusée de 1999 à 2006, a remporté 26 Emmy Awards et est connue pour son portrait d'un président démocrate progressiste, en contraste frappant avec les positions de Milei.
Le plagiat a été attribué à Santiago Caputo, conseiller en communication de Milei et neveu d'un ancien ministre des Affaires étrangères argentin. Caputo serait un fan de la série, l'ayant visionnée au moins sept fois.
Le contenu du discours a également surpris l'assemblée. Milei, ancien commentateur économique télévisé, a qualifié l'ONU de "Léviathan aux multiples tentacules" et de "gouvernement supranational de bureaucrates internationaux". Il a vivement critiqué l'Agenda 2030 et le pacte pour l'avenir, adoptés par l'organisation.
L'Agenda 2030, approuvé en 2015, comprend 17 objectifs de développement durable, dont la réduction de la pauvreté, l'égalité des genres et l'action climatique. Milei a rejeté ces initiatives, les considérant comme une "orientation socialiste" imposée aux États membres.
"Nous croyons en la défense de la vie – celle de tous –, en la défense de la propriété – celle de tous –, en la liberté d'expression – pour tous –, en la liberté de culte – pour tous –, en la liberté de commerce – pour tous – et nous croyons aux gouvernements limités – tous."
Cette position reflète les théories du complot d'extrême droite qui voient dans l'Agenda 2030 un "agenda woke" visant à établir un "nouvel ordre mondial". Ces théories, sans fondement, interprètent les objectifs de l'ONU comme des plans cachés de contrôle de la population et de promotion de valeurs progressistes.
L'intervention de Milei à l'ONU, organisation dont l'Argentine est membre depuis sa fondation en 1945, intervient dans un contexte économique difficile pour le pays. En 2023, l'inflation a dépassé 100%, rappelant la grave crise de 2001-2002. Le discours du président argentin à l'Assemblée générale, qui se réunit chaque année en septembre, a ainsi marqué une rupture nette avec la diplomatie traditionnelle, reflétant son approche libertarienne qui prône une réduction maximale du rôle de l'État.
