Le Shtandart : un navire historique russe en quête d'asile maritime

Le Shtandart, réplique d'une frégate de Pierre le Grand, erre en mer depuis l'invasion de l'Ukraine. Victime des sanctions contre la Russie, ce navire historique et son équipage font face à un avenir incertain.

22 septembre 2024, 06:06  •  116 vues

Le Shtandart : un navire historique russe en quête d'asile maritime

Le Shtandart, réplique d'une frégate de Pierre le Grand, navigue dans des eaux troubles depuis plus de deux ans. Ce navire historique, construit entre 1994 et 1999 pour former de jeunes Russes à la navigation traditionnelle, se trouve dans une situation précaire suite aux sanctions européennes contre la Russie.

Le 30 août 2024, le Shtandart s'est discrètement approché de l'île d'Aix, en Charente-Maritime, après avoir passé l'été au large des côtes bretonnes. Cette arrivée contraste fortement avec l'accueil chaleureux dont il bénéficiait auparavant lors des grands rassemblements maritimes.

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Le capitaine et propriétaire Vladimir Martus exprime son désarroi :

"Ce qui nous arrive est très injuste, la situation du bateau est critique et l'équipage souffre"

Déclaration du capitaine Vladimir Martus

Le Shtandart, long de 34 mètres, est reconnaissable à sa coque orange et sa figure de proue représentant un lion couronné. Depuis sa mise à l'eau en 2000, il participait régulièrement aux événements maritimes internationaux tels que les fêtes maritimes de Brest et l'Armada de Rouen, deux des plus grands rassemblements de voiliers au monde.

La situation du navire a basculé en février 2022 avec l'invasion de l'Ukraine par la Russie. En avril de la même année, les ports européens ont été fermés aux navires battant pavillon russe, entraînant l'annulation de la tournée estivale du Shtandart. Depuis, le voilier a essuyé de nombreux refus, notamment à Castellón en Espagne.

Vladimir Martus, de nationalité russe mais revendiquant ses origines ukrainiennes, se présente comme un opposant au régime de Poutine. Il souligne que l'équipage a quitté la Russie en 2009 en raison de pressions politiques. Pour tenter de contourner les restrictions, le Shtandart navigue désormais sous le pavillon des îles Cook, un État en libre association avec la Nouvelle-Zélande.

Malgré ces efforts, l'avenir du Shtandart et de son équipage international reste incertain. Cette situation met en lumière les conséquences inattendues des sanctions internationales sur le patrimoine maritime et culturel.