Le Hezbollah affirme sa résilience malgré la perte de son chef

Naïm Qassem, numéro deux du Hezbollah, promet de maintenir le cap après la mort de Nasrallah. Le mouvement se dit prêt à affronter une offensive terrestre israélienne, malgré les pertes subies.

1 octobre 2024, 07:50  •  16 vues

Le Hezbollah affirme sa résilience malgré la perte de son chef

Dans un discours télévisé le 30 septembre 2024, Naïm Qassem, le numéro deux du Hezbollah, a affiché une détermination inébranlable face à Israël, malgré l'assassinat récent du chef du mouvement, Hassan Nasrallah. Cette intervention survient dans un contexte de tensions accrues entre le Hezbollah et Israël, près d'un an après l'attaque du Hamas en territoire israélien le 7 octobre 2023.

Le Hezbollah, fondé en 1985 au Liban, a connu une évolution significative depuis sa création. Initialement formé comme un mouvement de résistance contre l'occupation israélienne, il s'est progressivement transformé en une organisation complexe, dotée d'une branche politique et militaire. Le nom "Hezbollah", signifiant "Parti de Dieu" en arabe, reflète son orientation religieuse chiite.

Qassem a souligné la résilience du mouvement face aux revers subis : "Nous sommes présents sur le terrain. En dépit de la perte de certains chefs et de l'agression contre le Liban, qui a semé le chaos sur notre front, nous resterons là." Cette déclaration intervient alors que le Hezbollah a subi des pertes importantes, notamment la destruction d'une partie de son arsenal militaire et le sabotage de son système de communication.

Le numéro deux du Hezbollah a insisté sur la continuité de la stratégie établie par Nasrallah, visant à soutenir Gaza et à confronter Israël. Cette position s'inscrit dans la lignée des actions passées du mouvement, qui a notamment participé à la guerre de 2006 contre Israël et s'est impliqué dans la guerre civile syrienne aux côtés du régime de Bachar al-Assad.

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Face à la menace d'une offensive terrestre israélienne, Qassem a affirmé que le Hezbollah était "prêt" à repousser cette attaque. Cette confiance s'appuie sur l'important arsenal militaire du groupe, qui inclut des missiles et bénéficie du soutien de l'Iran et de la Syrie.

Malgré les pertes subies au sein de son haut commandement, le Hezbollah maintient une structure organisationnelle solide. Nicholas Blanford, expert du Hezbollah au sein de l'Atlantic Council, explique : "C'est surtout un coup au moral, mais cela ne veut pas dire que le Hezbollah est en débandade. [...] C'est une institution très structurée, qui fonctionne comme une armée régulière."

Il est important de noter que le Hezbollah n'est pas seulement une force militaire, mais aussi une organisation profondément ancrée dans la société libanaise. Le groupe dispose d'un vaste réseau de services sociaux au Liban et a des représentants au parlement libanais. Cette double nature, à la fois militaire et politique, contribue à sa résilience face aux défis actuels.

Cependant, le Hezbollah fait face à des défis croissants sur la scène internationale. Considéré comme une organisation terroriste par plusieurs pays, le groupe a été impliqué dans divers attentats internationaux et a été accusé de trafic de drogue pour financer ses activités. Ces accusations ont conduit à des sanctions de la part de nombreux pays et organisations internationales.

"Le commandement va continuer à agir avec la même précision selon le plan que nous avons élaboré et au même rythme. Nous remplaçons chaque leader. Israël n'est pas parvenu à affecter nos capacités militaires."

Naïm Qassem, numéro deux du Hezbollah

Alors que le Hezbollah affirme sa détermination, l'avenir reste incertain. La capacité du mouvement à maintenir son influence et sa puissance militaire face aux pressions internes et externes sera déterminante pour l'équilibre régional dans les mois à venir.