Inspection ordonnée à la prison d'Aix-Luynes après des meurtres à Marseille

Suite à deux meurtres liés au trafic de drogue à Marseille, le ministre de la Justice Didier Migaud annonce une inspection du centre pénitentiaire d'Aix-Luynes. Des mesures sont prévues pour lutter contre le crime organisé en prison.

9 octobre 2024, 17:51  •  0 vues

Inspection ordonnée à la prison d'Aix-Luynes après des meurtres à Marseille

Le ministre de la Justice, Didier Migaud, a annoncé le 9 octobre 2024 une inspection du centre pénitentiaire d'Aix-Luynes, suite à deux homicides survenus à Marseille, la deuxième plus grande ville de France. Cette décision intervient dans un contexte où le trafic de drogue reste un problème majeur dans la cité phocéenne depuis des décennies.

L'inspection, confiée à l'Inspection générale de la justice, créée en 2016, vise à comprendre les circonstances ayant permis à un détenu de 23 ans d'orchestrer des actes criminels depuis sa cellule. Le centre pénitentiaire d'Aix-Luynes, ouvert en 1990 et d'une capacité d'environ 1 600 détenus, est au cœur de cette enquête.

Les faits en question concernent deux meurtres tragiques. Le 2 octobre, un adolescent de 15 ans a été tué à Marseille, victime de multiples coups de couteau et brûlé vif. Deux jours plus tard, un homme de 36 ans, étranger au conflit, a été abattu par un garçon de 14 ans. Ces deux crimes auraient été commandités par le même détenu de Luynes, utilisant les réseaux sociaux pour recruter des mineurs, une pratique de plus en plus répandue dans le milieu criminel.

Didier Migaud a déclaré lors d'une séance de questions au gouvernement au Sénat : « Il est évident que la poursuite d'activités criminelles depuis la détention n'est pas admissible ». Le ministre a souligné l'importance de lutter contre la circulation d'objets illicites en prison, notamment les téléphones portables, dont l'usage est interdit par la loi française.

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Le garde des Sceaux a également annoncé une visite prochaine à Marseille, accompagné du ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau. Cette visite s'inscrit dans le cadre des efforts du gouvernement pour endiguer le narcotrafic, une priorité nationale en France.

Par ailleurs, Migaud a confirmé que l'examen d'une proposition de loi « visant à sortir la France du piège du narcotrafic », déposée au Sénat en juillet 2024, était simplement reporté. Il a exprimé son souhait de débattre de cette proposition avant la fin de l'année, permettant ainsi d'expertiser toutes les mesures prévues par le texte.

Ces événements mettent en lumière les défis auxquels font face les autorités françaises, notamment la surpopulation carcérale, un problème récurrent, et le taux de récidive d'environ 40% dans les cinq ans suivant la libération. Avec un budget d'environ 9 milliards d'euros en 2024, le ministère de la Justice cherche à renforcer ses moyens pour lutter efficacement contre le crime organisé.

La situation à Marseille, plus ancienne ville de France fondée vers 600 av. J.-C., souligne l'urgence d'une action concertée pour combattre le narcotrafic et ses conséquences dévastatrices sur la société, en particulier sur les mineurs, l'âge de la responsabilité pénale en France étant fixé à 13 ans.

« Je souhaite savoir pourquoi tout cela s'est passé. »

Marie-Arlette Carlotti, sénatrice PS

Cette déclaration de la sénatrice socialiste reflète l'inquiétude des élus et de la population face à cette situation alarmante, appelant à des mesures concrètes et efficaces pour restaurer la sécurité et la tranquillité dans la cité phocéenne.