Les dockers des côtes Est et du Golfe des États-Unis ont remporté une victoire significative dans leurs négociations salariales. Après d'intenses discussions, ils ont obtenu une augmentation de 62% sur six ans, portant leur salaire horaire de 39 à 63 dollars. Cette hausse substantielle représente plus de sept fois le salaire minimum fédéral actuel de 7,25 dollars, inchangé depuis 2009.
Joe Biden, qui se présente comme le président le plus favorable aux syndicats de l'histoire américaine, a salué cet accord. Il a déclaré : « La négociation collective fonctionne et elle est essentielle pour bâtir une économie plus forte, la base vers le haut ». Cette position s'inscrit dans le contexte de la campagne électorale en cours, avec l'élection présidentielle prévue pour novembre 2024.
Les salaires des dockers étaient déjà considérables avant cette augmentation. Une enquête menée en 2019-2020 dans le port de New York a révélé que 55% des dockers gagnaient plus de 150 000 dollars par an, et un tiers dépassait les 200 000 dollars. Avec cette nouvelle hausse, ces chiffres devraient augmenter proportionnellement.
Il est intéressant de noter que le premier syndicat de dockers aux États-Unis a été formé à Philadelphie en 1824, marquant le début d'une longue histoire de luttes syndicales dans ce secteur. La première grève des dockers américains a eu lieu à New York en 1836, illustrant l'ancienneté de ces mouvements sociaux.
Le pouvoir de négociation des dockers était particulièrement fort, notamment en raison du contexte électoral et de l'importance stratégique des ports. Les syndicats négociaient avec des géants mondiaux du fret comme Maersk, Hapag-Lloyd et CMA-CGM. Dans un climat de nationalisme économique, les autorités politiques semblaient plus enclines à soutenir les travailleurs face à ces entreprises étrangères.
« Je tiens à remercier les travailleurs syndiqués, les transporteurs et les exploitants portuaires d'avoir agi de manière patriotique pour rouvrir nos ports et assurer la disponibilité des fournitures essentielles pour le rétablissement et la reconstruction après l'ouragan Helene »
Cette augmentation salariale s'inscrit dans une longue histoire de luttes syndicales dans le secteur maritime américain. Le syndicat International Longshoremen's Association, fondé en 1892, a joué un rôle crucial dans ces négociations. Il est à noter que la première femme docker aux États-Unis n'a été embauchée qu'en 1964, et ce n'est qu'en 2018 qu'une femme a été élue pour la première fois à la tête d'un syndicat de dockers.
L'impact de cet accord sur l'industrie portuaire reste à évaluer. Avec l'automatisation croissante des ports, initiée dans les années 1960, les coûts salariaux représentent une part moins importante du chiffre d'affaires des ports. Cependant, cette augmentation pourrait avoir des répercussions sur la compétitivité des ports américains dans un contexte où le commerce maritime représente environ 90% du commerce mondial en volume.
En conclusion, cette victoire syndicale marque un tournant important dans les relations de travail du secteur portuaire américain, avec des implications potentielles pour l'économie nationale et la campagne présidentielle à venir.