Une tragédie maritime s'est produite au large de Djibouti, petit pays situé dans la Corne de l'Afrique, bordant la mer Rouge et le golfe d'Aden. Selon l'Organisation internationale pour les migrations (OIM), au moins 45 personnes ont perdu la vie dans le naufrage de deux embarcations transportant des migrants. Cette annonce a été faite le mardi 1er octobre 2024, soulignant l'ampleur de la catastrophe.
L'OIM, fondée en 1951 et comptant aujourd'hui 175 États membres, a indiqué que les bateaux avaient quitté le Yémen avec 310 personnes à bord. Parmi elles, 32 ont été secourues, mais de nombreuses autres sont toujours portées disparues. L'organisation participe activement aux opérations de sauvetage, démontrant son engagement dans la gestion des flux migratoires et la protection des vies humaines.
Ce tragique événement met en lumière les dangers de la "route de l'Est", un itinéraire emprunté chaque année par des dizaines de milliers de migrants originaires de la Corne de l'Afrique. Cette région, qui comprend Djibouti, l'Érythrée, l'Éthiopie et la Somalie, est confrontée à de nombreux défis, notamment un taux de chômage parmi les plus élevés au monde et des conditions de vie de plus en plus difficiles en raison des changements climatiques.
Les migrants entreprennent ce périlleux voyage à travers la mer Rouge, dont la longueur atteint environ 2250 km, dans l'espoir d'atteindre les pays du Golfe, riches en pétrole. L'Arabie saoudite, plus grand exportateur de pétrole au monde, est une destination prisée pour ces personnes fuyant les conflits, les catastrophes naturelles et les perspectives économiques limitées dans leur pays d'origine. La traversée peut durer plusieurs jours dans des conditions extrêmement dangereuses, avec des températures de surface de la mer pouvant atteindre 30°C en été.
Malheureusement, ce n'est pas un incident isolé. En août 2024, un autre naufrage au large du Yémen avait déjà coûté la vie à 13 personnes. Le Yémen, pays le plus pauvre de la péninsule arabique, est lui-même en proie à une guerre civile depuis près de dix ans, aggravant la situation des migrants qui parviennent à l'atteindre. Malgré sa propre instabilité, le pays accueille plus de 250 000 réfugiés somaliens, illustrant la complexité de la situation migratoire dans la région.
La position stratégique de Djibouti, avec sa population d'environ 1 million d'habitants, en fait un point de transit important pour les migrants. Le pays abrite plusieurs bases militaires étrangères, témoignant de son importance géopolitique. Le détroit de Bab el-Mandeb, qui relie la mer Rouge au golfe d'Aden, est un passage clé pour ces mouvements migratoires.
Les pays du Golfe attirent de nombreux travailleurs migrants pour soutenir leur économie, offrant des opportunités d'emploi comme ouvriers ou employés de maison. Ces migrations ont un impact économique significatif, les remises de fonds des travailleurs jouant un rôle crucial dans l'économie de nombreux pays africains.
Face à cette situation, l'OIM travaille en étroite collaboration avec les gouvernements locaux pour améliorer la gestion des flux migratoires et réduire les risques associés à ces dangereux voyages. Cependant, tant que les conditions de vie dans la Corne de l'Afrique ne s'amélioreront pas significativement, ces mouvements migratoires risquent de se poursuivre, mettant en danger la vie de nombreuses personnes en quête d'un avenir meilleur.