Dans la plaine fertile de la Bekaa au Liban, une région connue pour son agriculture et sa beauté naturelle, une tragédie a frappé le village paisible de Nabi Aïla. Le 23 septembre, une frappe israélienne a bouleversé la vie de Mohamed Sabra, un chef d'entreprise de 40 ans, et de sa famille.
Le bombardement a détruit l'immeuble familial de trois étages, fauchant six vies en quelques secondes. Mohamed Sabra a perdu son épouse Dina, son fils de 4 ans Jad, ses parents, son oncle et sa tante. Son fils aîné Adam, 7 ans, a survécu mais est grièvement blessé.
"En quelques secondes, l'immeuble s'est effondré. J'ai repris conscience au milieu des décombres. J'ai crié et ma mère a répondu. Au bout de dix minutes, des gens du village sont arrivés et m'ont extrait des décombres."
Cette attaque soulève des questions sur la protection des civils dans les conflits. Nabi Aïla, un village chiite de 800 habitants entouré de villages chrétiens, n'avait jamais été ciblé auparavant. Il ne présente aucun signe d'activité militaire ou politique liée au Hezbollah, le parti chiite et organisation paramilitaire fondée en 1985.
Le Liban, pays de 6,8 millions d'habitants en 2024, est officiellement en état de guerre avec Israël depuis 1948. Malgré cela, de nombreuses régions comme Nabi Aïla n'avaient jamais connu de bombardements, même lors de la guerre de 2006 qui a duré 34 jours.
Mohamed Sabra exprime son sentiment d'injustice : "Nous sommes innocents, nous sommes des civils. Nous n'avons jamais eu aucune activité politique ou militaire." Cette tragédie met en lumière la vulnérabilité des populations civiles dans une région marquée par des décennies de conflits.
Le Liban, pays connu pour sa diversité avec 18 communautés religieuses reconnues et sa cuisine méditerranéenne réputée, fait face à de nombreux défis. Outre les tensions géopolitiques, le pays a connu une grave crise économique depuis 2019 et accueille plus d'un million de réfugiés syriens depuis 2011.
Alors que la frontière entre le Liban et Israël est surveillée par la FINUL, des incidents comme celui de Nabi Aïla montrent la fragilité de la paix dans la région. Le pays, qui a connu une longue guerre civile de 1975 à 1990, aspire à la stabilité et au développement pacifique.
Pour Mohamed Sabra, l'avenir est incertain. Il se concentre sur le rétablissement de son fils Adam, ignorant encore la perte de sa mère et de son frère. Cette tragédie personnelle reflète les défis plus larges auxquels le Liban est confronté, entre aspirations de paix et réalités d'un conflit qui perdure.