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Stellantis : Chute des marges et défis pour le géant automobile

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Stellantis revoit à la baisse ses prévisions de marge opérationnelle pour 2024, citant des difficultés en Amérique du Nord et un marché mondial en berne. L'action du groupe plonge de 15%.

Stellantis, le quatrième constructeur automobile mondial, a fait une annonce surprenante le 30 septembre 2024. Le géant de l'industrie, né de la fusion entre Fiat Chrysler Automobiles et le Groupe PSA en 2021, a revu à la baisse ses prévisions de marge opérationnelle pour l'année 2024. Cette nouvelle a eu un impact immédiat sur le marché boursier, provoquant une chute de près de 15% du cours de l'action.

Le groupe, qui possède 14 marques emblématiques dont Peugeot, Fiat, Chrysler, Jeep et Dodge, prévoit désormais une marge opérationnelle entre 5,5% et 7%, bien en deçà des 10% initialement promis par son PDG, Carlos Tavares. Cette révision s'explique par deux facteurs principaux : les difficultés rencontrées en Amérique du Nord et la détérioration globale du marché automobile mondial.

Pour faire face à ces défis, Stellantis a dû prendre des mesures correctives, notamment en réduisant sa production et en proposant des promotions pour écouler les stocks de véhicules Jeep et Dodge. Ces actions, bien que nécessaires, pèsent lourdement sur la rentabilité du groupe.

Il est important de noter que Stellantis n'est pas le seul constructeur à faire face à ces difficultés. D'autres géants de l'industrie, tels que Volkswagen et Aston Martin, sont également confrontés à des défis similaires. La concurrence féroce des constructeurs chinois est souvent citée comme l'une des principales causes de ces turbulences.

"Nous devons nous adapter rapidement à un environnement de marché en constante évolution tout en maintenant notre engagement envers l'innovation et la durabilité."

Carlos Tavares, PDG de Stellantis

Cependant, il convient de rappeler que Stellantis avait connu une période particulièrement faste ces dernières années. En 2023, le groupe avait enregistré un bénéfice net impressionnant de 18,6 milliards d'euros, se classant ainsi au deuxième rang des entreprises les plus profitables du CAC 40, juste derrière TotalEnergies. Cette performance exceptionnelle était en partie due à une stratégie habile consistant à tirer parti des pénuries post-Covid pour favoriser la vente de modèles haut de gamme à des prix élevés.

Face à ces résultats exceptionnels, des voix s'étaient élevées pour demander l'instauration d'une taxe exceptionnelle sur les superprofits des multinationales. Bien que le gouvernement ait initialement rejeté cette idée, le Premier ministre Michel Barnier envisage désormais une surtaxe temporaire sur les bénéfices réalisés en France par les grands groupes.

Il est intéressant de noter que Stellantis a des racines historiques profondes dans l'industrie automobile. Par exemple, Peugeot, l'une de ses marques phares, est le plus ancien constructeur automobile encore en activité. De même, Fiat a été fondée en 1899 à Turin, en Italie, tandis que Chrysler a vu le jour en 1925 sous l'impulsion de Walter Chrysler.

Malgré les défis actuels, Stellantis reste engagé dans l'innovation et la durabilité. Le groupe a annoncé un plan d'investissement ambitieux de 30 milliards d'euros dans l'électrification jusqu'en 2025 et vise la neutralité carbone d'ici 2038. De plus, Stellantis explore de nouveaux horizons, comme en témoigne son investissement dans Archer Aviation pour le développement de taxis volants électriques.

En conclusion, bien que Stellantis traverse une période difficile, le groupe dispose d'atouts considérables pour rebondir. Avec ses 300 000 employés répartis dans plus de 30 pays et sa capacité à vendre plus de 6 millions de véhicules par an, Stellantis reste un acteur majeur de l'industrie automobile mondiale. L'avenir dira si les mesures prises aujourd'hui permettront au groupe de retrouver sa rentabilité d'antan dans un marché en pleine mutation.