La ministre du Logement, Valérie Létard, a récemment évoqué une possible adaptation du calendrier du diagnostic de performance énergétique (DPE) pour les copropriétés. Cette annonce intervient dans un contexte où la France s'efforce d'améliorer l'efficacité énergétique de son parc immobilier, qui représente environ 45% de la consommation d'énergie du pays.
Le DPE, introduit en 2006, classe les logements de A (très performant) à G (très énergivore). Selon le calendrier actuel, les logements classés G ne pourront plus être loués à partir du 1er janvier 2025, suivis des logements F en 2028 et E en 2034. Létard a souligné que cette trajectoire globale resterait inchangée, mais que des ajustements pourraient être nécessaires pour les copropriétés.
"Les conditions ne sont pas réunies pour que [les copropriétés] puissent s'y conformer. Nous regardons donc comment adapter le calendrier pour elles."
Cette décision reflète les défis uniques auxquels sont confrontées les copropriétés, qui représentent environ 28% du parc de logements en France. La rénovation énergétique de ces bâtiments est souvent plus complexe et coûteuse, nécessitant l'accord de multiples propriétaires.
Parallèlement, Létard a évoqué la possibilité d'étendre le prêt à taux zéro (PTZ) à l'ensemble du territoire, y compris pour les maisons individuelles hors zones urbaines, à condition qu'elles ne consomment pas trop d'espace. Cette mesure pourrait contribuer à l'objectif de la France de rénover 500 000 logements par an.
Concernant le dispositif MaPrimeRénov', principal soutien public à la rénovation énergétique, la ministre a assuré que le budget 2025 serait maintenu au niveau de consommation observé en 2024. Ce programme, qui a remplacé le crédit d'impôt pour la transition énergétique en 2020, joue un rôle crucial dans les efforts de la France pour atteindre la neutralité carbone d'ici 2050.
Ces initiatives s'inscrivent dans le cadre plus large de la lutte contre le changement climatique. Le secteur du bâtiment étant responsable d'environ 25% des émissions de gaz à effet de serre en France, l'amélioration de l'efficacité énergétique des logements est essentielle. La rénovation énergétique peut réduire jusqu'à 70% la consommation d'énergie d'un logement et augmenter sa valeur de 5 à 15%.
Avec environ 17% des logements français classés F ou G en 2020, et une consommation énergétique moyenne de 200 kWh/m²/an, le défi reste de taille. Cependant, ces mesures, combinées à d'autres initiatives comme le plan de rénovation énergétique des bâtiments lancé en 2018, visent à aligner la France sur l'objectif européen de réduire la consommation d'énergie des bâtiments de 60% d'ici 2050.