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Réforme de la Sécurité sociale : un effort collectif pour réduire le déficit

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Le gouvernement français dévoile un plan ambitieux pour redresser les comptes de la Sécurité sociale, impliquant des efforts de la part de multiples acteurs du système de santé et suscitant des inquiétudes.

Le gouvernement français a présenté le 10 octobre 2024 son projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS), visant à réduire le déficit de l'État-providence. Ce plan, qualifié d'"affaire de tous" par Laurent Saint-Martin, ministre du budget, sollicite des efforts de la part de nombreux acteurs du système de santé.

Le PLFSS prévoit une réduction du déficit à 16 milliards d'euros en 2025, soit une baisse de 2 milliards par rapport à 2024. Cette amélioration repose sur une régulation des dépenses et une augmentation des prélèvements obligatoires. Il convient de noter que la Sécurité sociale française, créée en 1945, fait face à des déficits récurrents, avec un record de 38,7 milliards d'euros atteint en 2020 en raison de la pandémie de COVID-19.

Le secteur de la santé est particulièrement mis à contribution, avec près de 5 milliards d'euros d'économies prévues pour 2025 sur les dépenses d'assurance-maladie. L'objectif national de dépenses d'assurance-maladie est fixé à une progression de 2,8%, pour atteindre 264 milliards d'euros. Cette hausse modérée vise à prendre en compte l'évolution des dépenses de santé tout en respectant les engagements pris envers les professionnels libéraux, notamment la revalorisation de la consultation à 30 euros chez le généraliste à partir de décembre 2024.

Les hôpitaux expriment leur mécontentement face à ces mesures, malgré une légère augmentation de leur enveloppe. Ils devront notamment payer davantage de cotisations retraites pour renflouer le régime de pension des agents hospitaliers et des fonctionnaires territoriaux, dont le déficit pourrait atteindre 11 milliards d'euros en 2030. Cette situation met en lumière les défis auxquels fait face le système de santé français, pourtant considéré comme l'un des meilleurs au monde.

Une des mesures les plus controversées concerne le transfert de 1,1 milliard d'euros de charges de l'Assurance-maladie vers les complémentaires santé. Le gouvernement envisage d'augmenter le ticket modérateur sur les consultations médicales de 30% à 40%. Geneviève Darrieussecq, ministre de la santé, a indiqué que cette modalité restait à débattre au Parlement. Cette décision pourrait avoir un impact sur les 95% de Français couverts par une complémentaire santé.

Ce plan de réforme s'inscrit dans un contexte où la France dépense environ 11% de son PIB pour la santé, avec des dépenses par habitant parmi les plus élevées d'Europe. Le système de santé français, reposant sur un modèle bismarckien mêlant assurance publique et privée, doit faire face à de nombreux défis, notamment le vieillissement de la population et l'augmentation des maladies chroniques.

"Nous espérons que l'effort demandé aux complémentaires santé sera le plus a minima possible."

Geneviève Darrieussecq, ministre de la santé

Le PLFSS 2025 soulève des questions importantes sur l'avenir du système de santé français. Alors que le pays bénéficie d'innovations telles que la télémédecine et le "reste à charge zéro" pour certains soins, il doit également faire face à des défis comme les "déserts médicaux" dans certaines régions rurales. Le débat parlementaire à venir promet d'être animé, reflétant les enjeux cruciaux de cette réforme pour l'ensemble de la population française.