Le Népal, pays enclavé de l'Himalaya, fait face à une catastrophe naturelle d'une ampleur considérable. Les autorités ont annoncé un bilan tragique de 192 décès suite aux inondations et glissements de terrain provoqués par des pluies torrentielles. Ces intempéries, qui ont débuté le 27 septembre 2024, ont particulièrement affecté la capitale Katmandou et les régions de l'est et du centre du pays.
Située à 1400 mètres d'altitude, Katmandou subit de plein fouet les conséquences de ces précipitations exceptionnelles. Les infrastructures routières reliant la capitale au reste du pays ont été gravement endommagées, isolant de nombreuses communautés. Le porte-parole du ministère de l'Intérieur, Rishi Ram Tiwari, a déclaré à l'AFP que 31 personnes étaient toujours portées disparues, soulignant l'urgence des opérations de recherche et de sauvetage en cours.
L'armée népalaise a joué un rôle crucial dans les efforts d'évacuation, ayant déjà secouru plus de 4 000 personnes. Ces opérations ont nécessité l'utilisation d'hélicoptères, de bateaux à moteur et de canots de sauvetage, démontrant l'ampleur des moyens déployés face à cette crise.
La catastrophe a eu des répercussions immédiates sur l'approvisionnement alimentaire de la capitale. Binay Shrestha, grossiste sur l'un des principaux marchés de Katmandou, a rapporté une chute drastique des livraisons de légumes, passant de 600-700 tonnes quotidiennes à seulement 156 tonnes. Cette pénurie a entraîné une hausse significative des prix, affectant directement la population déjà éprouvée.
Les données météorologiques soulignent le caractère exceptionnel de cet événement. L'aéroport de Katmandou a enregistré 240 millimètres de pluie en 24 heures, un record depuis 2002. Ces précipitations s'inscrivent dans le contexte de la mousson sud-asiatique, qui apporte habituellement 80% des précipitations annuelles du Népal entre juin et septembre.
La reprise des vols intérieurs le 29 septembre 2024 marque un premier pas vers le retour à la normale, bien que la situation reste critique. Cette catastrophe met en lumière la vulnérabilité du Népal face aux phénomènes météorologiques extrêmes, exacerbés par le changement climatique.
Il est important de noter que le Népal, pays abritant 8 des 14 sommets de plus de 8000 mètres du monde, dont l'Everest, est particulièrement sensible aux effets du réchauffement climatique. La fonte accélérée des glaciers himalayens et l'intensification des phénomènes météorologiques extrêmes posent des défis croissants pour ce pays, dont l'économie dépend fortement de l'agriculture et du tourisme.
Cette tragédie survient dans un contexte où le Népal, l'un des pays les plus pauvres d'Asie, s'efforce de développer son potentiel hydroélectrique et de réduire la pauvreté. Les efforts de reconstruction et d'adaptation seront cruciaux pour renforcer la résilience du pays face à de futures catastrophes naturelles.