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Michel Barnier défend un budget de rigueur face aux critiques

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Michel Barnier présente un budget austère pour 2025, visant à réduire le déficit public. Face aux critiques de l'opposition et du camp présidentiel, le Premier ministre reste inflexible.

Michel Barnier fait face à un défi de taille cinq semaines après sa nomination en tant que Premier ministre. Le projet de loi de finances pour 2025, présenté le 10 octobre 2024 en conseil des ministres, marque le début d'une période cruciale pour le gouvernement français.

Le contexte économique et politique est particulièrement difficile. La France fait face à une dette considérable, avec un ratio dette/PIB ayant dépassé 100% en 2020. Le pays n'a pas respecté la limite de 3% de déficit fixée par le Pacte de stabilité et de croissance de l'UE pendant la majeure partie des deux dernières décennies. La situation internationale tendue et l'incertitude des marchés financiers ajoutent à la complexité de la tâche.

Le budget proposé par Barnier vise à réduire le déficit public de 6,1% à 5% du PIB. Cette approche marque une rupture avec les politiques de ses prédécesseurs. Les mesures principales incluent :

  • Une réduction du nombre de fonctionnaires
  • Une augmentation des impôts pour les grandes entreprises et les plus riches
  • Une contribution accrue des retraités
  • Une ponction sur les collectivités locales

Ces propositions ont suscité de vives réactions. La gauche dénonce un budget "d'austérité", tandis que l'extrême droite critique une répartition des efforts jugée inéquitable. Même au sein du camp présidentiel, des voix s'élèvent contre certaines mesures. Le groupe Ensemble pour la République (EPR) exprime notamment son désaccord sur l'augmentation des charges sociales pour les entreprises, une rupture avec la politique économique menée jusqu'alors.

Le gel des pensions de retraite et la hausse des taxes sur l'électricité sont également contestés. La France, qui s'est engagée à atteindre la neutralité carbone d'ici 2050, se trouve face à un dilemme concernant sa politique énergétique, largement basée sur le nucléaire.

"On soutient évidemment l'entreprise de redressement des finances publiques. Mais on n'est pas d'accord avec certains sujets, notamment l'augmentation des charges sociales pour les entreprises"

Thomas Cazenave, député et ex-ministre chargé des comptes publics

Les relations entre Barnier et les députés macronistes se sont tendues durant la préparation du budget. Lors d'une réunion avec le groupe EPR, le Premier ministre a fait preuve d'une "étonnante susceptibilité", selon un cadre du parti présidentiel.

Malgré ces critiques, Barnier reste inflexible. Il défend un budget de rigueur nécessaire pour redresser les finances publiques françaises, dans un contexte où le pays a connu un déficit public record de 9,1% du PIB en 2020 en raison de la pandémie. Le Premier ministre devra naviguer habilement entre les différentes factions politiques pour faire adopter ce budget d'ici fin décembre 2024.

Ce débat budgétaire s'inscrit dans une longue tradition française de réformes économiques controversées, comme en témoignent les récentes réformes des retraites et la mise en place puis la suspension de la taxe carbone en 2018. Barnier, fort de son expérience en tant que négociateur en chef de l'UE pour le Brexit, devra mettre à profit toutes ses compétences diplomatiques pour mener à bien cette réforme cruciale pour l'avenir économique de la France.