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Les salaires des sélectionneurs africains : une évolution vers l'équité

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Les écarts de rémunération entre entraîneurs étrangers et locaux se réduisent en Afrique. L'Algérie reste le pays le mieux payeur, tandis que les nations moins riches adoptent des stratégies alternatives.

La question des salaires des sélectionneurs en Afrique demeure un sujet sensible, notamment en raison de la prise en charge fréquente de ces rémunérations par les États. Cependant, une tendance vers une plus grande équité entre les entraîneurs étrangers et africains se dessine.

L'Algérie, double vainqueur de la Coupe d'Afrique des Nations (CAN) en 1990 et 2019, reste le pays offrant les meilleures rémunérations. Vladimir Petkovic, nommé sélectionneur le 4 mars 2024, perçoit 135 000 euros mensuels, soit moins que son prédécesseur Djamel Belmadi qui gagnait 205 000 euros par mois.

Au Maroc, dont l'équipe a marqué l'histoire en atteignant les demi-finales de la Coupe du Monde 2022, Walid Regragui gagne 70 000 euros mensuels. Ce montant est proche de celui du Belge Hugo Broos, sélectionneur de l'Afrique du Sud, qui perçoit 75 000 euros.

"Quand Emerse Faé a un gros salaire, cela ne choque pas grand monde car il a remporté la CAN. Par contre, si vous avez un étranger qui touche une belle somme sans que les résultats suivent, cela passe beaucoup moins bien auprès de l'opinion publique, surtout quand c'est l'Etat qui paye"

Un agent sous couvert d'anonymat

Les performances sportives influencent significativement les rémunérations. Aliou Cissé, qui a mené le Sénégal à son premier titre de champion d'Afrique en 2022, gagne 46 000 euros par mois. Ce montant est comparable à celui du Ghanéen Otto Addo (45 300 euros) et du Belge Marc Brys au Cameroun (44 000 euros).

Cependant, certaines nations moins prestigieuses offrent des salaires élevés, comme le Soudan avec le Ghanéen James Kwesi Appiah (48 000 euros). À l'inverse, la Tunisie, pourtant une équipe majeure du continent, ne verse que 10 000 euros à Faouzi Benzarti.

Les nations moins renommées adoptent des stratégies alternatives pour attirer des entraîneurs, comme l'offre d'avantages en nature (logement, voiture, billets d'avion). Certains sélectionneurs acceptent des salaires modestes, voyant ces postes comme des tremplins pour leur carrière.

L'exemple le plus emblématique est celui du Français Hervé Renard. Débutant comme adjoint au Ghana en 2007-2008, il est devenu sélectionneur de la Zambie en 2008 pour 18 000 euros mensuels. En 2012, il a mené les Chipolopolos à leur premier titre continental. Renard a ensuite entraîné la Côte d'Ivoire, remportant la CAN en 2015, puis le Maroc et l'Arabie Saoudite.

Cette évolution des salaires reflète une tendance vers une plus grande reconnaissance des compétences locales et une réduction des écarts entre entraîneurs étrangers et africains dans le football continental.