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Géorgie : La présidente rejette une loi anti-LGBTQIA+ controversée

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La présidente géorgienne refuse de signer une loi restrictive sur les droits LGBTQIA+, suscitant des tensions politiques. Le texte, condamné par l'Occident, pourrait néanmoins entrer en vigueur.

Dans un geste audacieux, Salomé Zourabichvili, la présidente pro-européenne de la Géorgie, a refusé de signer une loi controversée limitant les droits des personnes LGBTQIA+. Cette décision, annoncée le 2 octobre 2024, met en lumière les tensions politiques croissantes dans ce pays du Caucase, situé à la croisée de l'Europe et de l'Asie.

La Géorgie, nation de 3,7 millions d'habitants ayant déclaré son indépendance de l'Union soviétique en 1991, se trouve à un carrefour crucial de son histoire. Aspirant à rejoindre l'OTAN et l'Union européenne, le pays est tiraillé entre ses ambitions pro-occidentales et des tendances conservatrices.

La loi en question, adoptée en septembre 2024 par le parti au pouvoir Rêve géorgien, interdit la "propagande des relations homosexuelles et de l'inceste" dans les établissements d'enseignement et à la télévision. Elle restreint également les rassemblements publics liés à ces sujets. Cette législation a suscité de vives critiques de la part des défenseurs des droits humains et de l'Union européenne, qui y voient une menace pour les droits fondamentaux et un risque accru de discrimination.

"Ce texte porte atteinte aux droits fondamentaux des Géorgiens et risque de renforcer la stigmatisation et la discrimination d'une partie de la population."

Déclaration de l'Union européenne

Il est important de noter que cette loi s'inscrit dans un contexte régional plus large. La Russie voisine, avec laquelle la Géorgie entretient des relations tendues depuis le conflit armé de 2008, a adopté une législation similaire il y a environ 12 ans. Cette similitude soulève des inquiétudes quant à l'influence russe sur la politique géorgienne, malgré les aspirations européennes du pays.

La Géorgie, connue pour sa riche histoire et sa culture unique, incluant un alphabet propre et une tradition viticole millénaire, se trouve à un moment charnière. Le pays, qui a connu plusieurs révolutions pacifiques dont la "Révolution des Roses" en 2003, fait face à des défis importants en matière de droits humains et de politique étrangère.

Malgré le refus de la présidente, la loi pourrait néanmoins entrer en vigueur, le président du Parlement ayant le pouvoir de la signer. Cette situation met en évidence les divisions au sein du gouvernement géorgien et souligne l'importance des élections législatives prévues pour le 26 octobre 2024.

Ces développements surviennent dans un contexte de tensions sociales croissantes. Au printemps 2024, la Géorgie a été secouée par des manifestations massives contre une loi sur l'"influence étrangère", également inspirée d'un texte russe répressif. Ces événements témoignent de la lutte continue du pays pour définir son identité et son orientation future.

Alors que la Géorgie continue de naviguer entre ses aspirations européennes et ses défis internes, le débat sur les droits LGBTQIA+ reste un sujet brûlant. Le pays, qui a fait des progrès significatifs dans la lutte contre la corruption et le développement économique depuis son indépendance, se trouve maintenant face à un test crucial de ses valeurs démocratiques et de son engagement envers les droits humains.