Le 27 septembre 2024, une série de frappes israéliennes dans la banlieue sud de Beyrouth a entraîné la mort de Hassan Nasrallah, le secrétaire général du Hezbollah. Cette opération, fruit de près de 20 ans de préparation, marque un tournant majeur dans les relations entre Israël et le Liban.
L'élimination de Nasrallah intervient 18 ans après la guerre de 2006 entre Israël et le Liban, un conflit qui avait duré 34 jours et causé la mort de près de 1 200 Libanais. Cette guerre avait été un échec pour Israël, incapable d'atteindre ses objectifs militaires malgré des bombardements intensifs.
Le Hezbollah, fondé en 1985 en réponse à l'invasion israélienne du Liban en 1982, est devenu une force majeure dans la région sous la direction de Nasrallah, qui en était le secrétaire général depuis 1992. Soutenu militairement et financièrement par l'Iran, le Hezbollah a développé un vaste arsenal, estimé à plus de 100 000 projectiles, incluant des roquettes, des missiles guidés et des drones.
Après l'échec de 2006, l'armée israélienne a procédé à des changements stratégiques radicaux. Selon Miri Eisin, directrice de l'Institut du contre-terrorisme de l'université Reichmann d'Herzliya :
Cette nouvelle stratégie visait à démanteler les capacités du Hezbollah en ciblant prioritairement le commandement et les communications. L'armée israélienne a identifié comme point faible l'augmentation des besoins en communication du Hezbollah, liée à l'expansion rapide de ses capacités.
Le Hezbollah, qui contrôle une grande partie du sud du Liban, dispose d'un vaste réseau de tunnels souterrains et a développé des capacités de guerre cybernétique. L'organisation a également participé à la guerre civile syrienne aux côtés du régime de Bachar al-Assad, renforçant son expérience militaire.
La frappe qui a éliminé Nasrallah a nécessité 80 bombes, démontrant la détermination d'Israël à neutraliser cette menace. Cependant, le nombre de victimes civiles reste inconnu trois jours après l'attaque, soulignant les risques de telles opérations dans des zones densément peuplées.
Cette élimination pourrait avoir des répercussions importantes sur la stabilité régionale. Le Hezbollah, qui participe aux élections libanaises depuis 1992, a une branche politique influente au Liban. La réaction de l'organisation et de ses alliés, notamment l'Iran, sera cruciale pour l'avenir des relations israélo-libanaises.
La Force intérimaire des Nations Unies au Liban (FINUL), déployée le long de la frontière israélo-libanaise, pourrait jouer un rôle important dans la prévention d'une escalade du conflit. Néanmoins, la situation reste tendue, et la communauté internationale surveille de près les développements dans la région.