Retailleau suscite la controverse avec ses propos sur l'immigration

Le nouveau ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, provoque des tensions au sein du gouvernement avec ses déclarations sur l'immigration et l'État de droit. Ses propos soulèvent des critiques mais reçoivent le soutien de Nicolas Sarkozy.

30 septembre 2024, 09:27  •  14 vues

Retailleau suscite la controverse avec ses propos sur l'immigration

Le nouveau ministre de l'Intérieur français, Bruno Retailleau, a déclenché une polémique au sein du gouvernement et du camp présidentiel suite à ses déclarations controversées sur l'immigration et l'État de droit. Ses propos, tenus lors d'une interview au Journal du Dimanche le 29 septembre 2024, ont suscité de vives réactions.

Retailleau a affirmé que "l'État de droit n'est pas intangible, ni sacré", remettant en question un principe fondamental des démocraties modernes. Cette déclaration a immédiatement provoqué l'inquiétude de nombreux responsables politiques, rappelant que l'État de droit est un concept juridique et politique essentiel qui garantit que tous les individus et institutions sont soumis à la loi.

Le ministre a également exprimé son regret de ne pas pouvoir organiser un référendum sur l'immigration, citant des obstacles constitutionnels. Il a souligné que l'immigration est un phénomène qui a profondément transformé la société française depuis cinquante ans, sans que les citoyens n'aient eu l'occasion de se prononcer directement sur la question. Il convient de noter que le référendum en France est régi par l'article 11 de la Constitution de la Ve République, qui définit les conditions et les limites de son utilisation.

Retailleau a proposé plusieurs mesures pour renforcer le contrôle de l'immigration, notamment :

  • L'extension de la durée maximale de rétention administrative à 180 jours, contre 90 actuellement.
  • Le renforcement des expulsions des personnes en situation irrégulière.
  • L'utilisation de leviers tels que l'octroi de visas, l'aide au développement et le commerce pour inciter les pays d'origine à coopérer.

Le ministre s'est également déclaré favorable à la "double peine", c'est-à-dire l'expulsion systématique des étrangers après qu'ils aient purgé leur peine de prison.

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Ces déclarations ont suscité de nombreuses critiques au sein du camp présidentiel. Prisca Thévenot, ancienne porte-parole du gouvernement, a souligné l'importance de distinguer l'immigration illégale de l'immigration légale. Yaël Braun-Pivet, présidente de l'Assemblée nationale, a rappelé que l'État de droit protège la démocratie et ne doit pas être remis en cause en période de crise.

"L'État de droit est quelque chose de sacré. Il faut éviter de crisper le pays."

Elisabeth Borne, ancienne Première ministre

Cependant, Nicolas Sarkozy, ancien président de la République, a apporté son soutien à Retailleau, estimant qu'il a "raison de privilégier la fermeté sur l'humanité" en matière d'immigration et de sécurité.

Cette controverse intervient à la veille de la déclaration de politique générale du Premier ministre Michel Barnier, prévue le 1er octobre 2024, où il devrait annoncer de nouvelles mesures concernant l'immigration.

Le débat autour des propos de Retailleau met en lumière les tensions au sein du gouvernement et du camp présidentiel sur la question de l'immigration, un sujet qui continue de diviser profondément la classe politique française.