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Fouad Ahidar : le candidat qui secoue la politique bruxelloise

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Fouad Ahidar, figure montante de la politique bruxelloise, suscite l'intérêt et l'inquiétude. Son parcours atypique et sa popularité croissante en font un acteur incontournable des prochaines élections municipales.

Fouad Ahidar, candidat aux élections municipales du 13 octobre 2024 à Bruxelles, s'impose comme une figure incontournable de la scène politique locale. Cet ancien assistant social de 51 ans, à la tête de la formation Team Fouad Ahidar, bouscule les partis traditionnels et suscite l'attention des médias.

La région de Bruxelles-Capitale, composée de 19 municipalités, est le théâtre d'une campagne électorale intense. Ahidar vise à peser sur la composition des futures majorités dans une dizaine de ces communes. Sa popularité s'étend au-delà des communautés d'origine étrangère, notamment au sein de l'importante communauté arabo-musulmane du nord de la région.

Le système politique belge, connu pour sa complexité due à sa structure fédérale, se trouve confronté à un nouvel acteur. La Team Fouad Ahidar a surpris en obtenant trois sièges sur les 17 réservés à la minorité flamande au Parlement régional de Bruxelles-Capitale lors des élections du 9 juin 2024. Cette performance inattendue a propulsé Ahidar au rang de potentiel arbitre pour la formation du gouvernement régional.

La Belgique, monarchie constitutionnelle fédérale, est divisée en trois régions : Flandre, Wallonie et Bruxelles-Capitale. Cette dernière, officiellement bilingue, nécessite une majorité tant du côté néerlandophone que francophone pour former un gouvernement. La situation politique actuelle, marquée par l'éparpillement de la représentation entre six formations flamandes, rend les négociations particulièrement complexes.

Ahidar, parfaitement bilingue, aborde des thèmes tels que le logement, les affaires sociales, la propreté urbaine et la lutte contre la pollution sonore. Il met également en avant son expérience personnelle de victime de harcèlement pendant douze ans dans sa jeunesse, un problème reconnu en Belgique.

Cependant, le parcours politique d'Ahidar n'est pas exempt de controverses. Musulman pratiquant, ancien conseiller d'un ministre nationaliste flamand, puis membre du Parti socialiste flamand avant son exclusion en 2022, il traîne une réputation sulfureuse. Ses positions sur l'abattage rituel, le port du voile dans la fonction publique, et ses contacts avec un prêcheur radical de Molenbeek ont suscité des critiques.

La communauté musulmane représente une part importante de la population bruxelloise, et les débats sur l'intégration et la diversité culturelle sont au cœur de la politique locale. Ahidar navigue dans ce contexte complexe, cherchant à rassembler au-delà des clivages communautaires.

Le 4 octobre 2024, Ahidar a annoncé une pause dans les négociations avec les autres partis, illustrant les défis de la formation d'un gouvernement dans le système belge de représentation proportionnelle. Cette situation rappelle les périodes prolongées que la Belgique a connues sans gouvernement fédéral.

Malgré les controverses, Ahidar reste un acteur influent de la politique bruxelloise. Son parcours illustre les défis et les opportunités de la diversité culturelle dans la capitale belge et européenne, où les enjeux de logement, d'intégration et de cohésion sociale sont au premier plan.