Le 30 septembre 2024, une frappe israélienne a touché un immeuble dans le quartier de Cola à Beyrouth, marquant une escalade significative dans le conflit en cours. Cette attaque, la première au cœur de la capitale libanaise depuis le début des hostilités il y a un an, a fait quatre victimes, dont trois membres du Front populaire de libération de la Palestine.
Cette frappe survient dans un contexte de tensions croissantes entre Israël et le Hezbollah, une organisation fondée en 1982 en réponse à l'invasion israélienne du Liban. Depuis le 8 octobre 2023, le Hezbollah a ouvert un front contre Israël, en soutien au Hamas palestinien.
L'armée israélienne a intensifié ses bombardements au Liban depuis le 23 septembre 2024, visant des cibles du Hezbollah à travers le pays. Ces raids ont fait au moins 105 morts le 29 septembre, selon le ministère de la santé libanais. Israël affirme avoir mené environ 120 frappes supplémentaires "de grande envergure" dans le pays.
La situation humanitaire au Liban s'aggrave rapidement. Selon le Premier ministre libanais, Najib Mikati, près d'un million de personnes pourraient avoir été déplacées par les bombardements israéliens, ce qui représenterait le plus grand mouvement de population de l'histoire du pays. Le Programme alimentaire mondial a annoncé une opération d'urgence pour fournir une aide alimentaire à un million de personnes.
L'escalade du conflit s'étend au-delà des frontières libanaises. Israël a également mené des raids contre des cibles des rebelles houthistes au Yémen, faisant quatre morts. Ces frappes ont visé des ports et des centrales électriques dans la région d'Hodeida, principal point d'entrée de l'aide humanitaire pour les zones contrôlées par les insurgés.
La communauté internationale s'inquiète d'un possible embrasement régional. Le président américain, Joe Biden, a exhorté à éviter une guerre totale au Moyen-Orient. L'Arabie saoudite, acteur majeur dans la région, a appelé au respect de la "souveraineté et de l'intégrité territoriale" du Liban.
La mort récente de Hassan Nasrallah, chef du Hezbollah, lors d'une opération israélienne, constitue un tournant majeur dans le conflit. Considéré comme l'homme le plus puissant du Liban, sa disparition représente une victoire significative pour Israël face à l'Iran et ses alliés.
"Aucun endroit n'est trop éloigné"
Cette situation complexe s'inscrit dans l'histoire tumultueuse du Liban, un pays qui a connu une guerre civile de 1975 à 1990 et qui compte 18 communautés religieuses officiellement reconnues. Malgré les défis actuels, le Liban reste un pays riche en culture, connu pour sa cuisine méditerranéenne réputée et son emblème national, le cèdre du Liban.
La communauté internationale suit de près l'évolution de la situation, consciente des enjeux humanitaires et géopolitiques. Le ministre des affaires étrangères français, Jean-Noël Barrot, s'est rendu à Beyrouth pour apporter une aide sanitaire d'urgence, soulignant l'importance de la solidarité internationale dans cette crise.