Wauquiez propose un plan d'économies de 50 milliards d'euros

Laurent Wauquiez, président du groupe DR, présente un plan d'économies ambitieux de 50 milliards d'euros, surpassant les 40 milliards annoncés par le gouvernement pour 2025.

2 octobre 2024, 18:17  •  0 vues

Wauquiez propose un plan d'économies de 50 milliards d'euros

Dans un contexte de tensions budgétaires, Laurent Wauquiez, président du groupe la Droite républicaine (DR) à l'Assemblée nationale, a présenté un plan d'économies ambitieux de 50 milliards d'euros. Cette proposition survient en réponse à l'annonce du Premier ministre Michel Barnier d'un plan de 40 milliards d'euros d'économies pour 2025.

Wauquiez, né en 1975 et figure montante de la droite française, a critiqué la gestion financière du gouvernement, déclarant que Barnier avait "hérité d'une situation financière catastrophique". Cette rhétorique rappelle celle de François Fillon en 2007, lorsqu'il avait qualifié la France d'"État en faillite".

Le plan proposé par le groupe DR vise à "mettre fin au désordre budgétaire" et prévoit de redistribuer 10 milliards d'euros aux "classes moyennes et à la France qui travaille". Cette approche s'inscrit dans un débat plus large sur la réduction des dépenses publiques, la France ayant l'un des taux de dépenses publiques les plus élevés parmi les pays de l'OCDE.

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La stratégie de DR s'articule autour de trois axes principaux :

  • Réduction de la lourdeur administrative (13,5 milliards d'euros)
  • Lutte contre "l'assistanat" (11,5 milliards d'euros)
  • Réduction des dépenses liées à l'immigration (7 milliards d'euros)

Pour atteindre l'objectif de 50 milliards d'euros, le groupe propose une "année blanche" en 2025 pour les dépenses publiques, à l'exception des ministères régaliens (défense, justice, intérieur). Cette mesure pourrait générer une économie estimée à 18 milliards d'euros.

Wauquiez a profité de cette occasion pour critiquer la gestion économique depuis la sortie de la crise du Covid-19 en 2021, qualifiant les actions du gouvernement d'"irresponsables". Cette critique vise notamment Bruno Le Maire, ministre de l'Économie depuis 2017, et Gabriel Attal, ancien Premier ministre devenu le plus jeune de l'histoire de France en 2024.

La question des hausses d'impôts reste un sujet de débat. Bien que les parlementaires Les Républicains (LR) aient initialement refusé toute augmentation dans leur "pacte législatif d'urgence" en juillet 2024, Wauquiez a montré une certaine flexibilité face à la proposition de Barnier de mettre à contribution les grandes entreprises et les plus riches.

"On comprend qu'il puisse y avoir, de façon temporaire et limitée, des augmentations d'impôts. Mais on veut aller jusqu'au bout des économies de dépenses réalisables pour limiter au maximum cette hausse."

Laurent Wauquiez

Cette position reflète la complexité du système fiscal français, connu pour sa progressivité et sa complexité. La dette publique française ayant dépassé 100% du PIB en 2020, la nécessité de réformes budgétaires est devenue pressante.

Le plan de DR s'appuie sur des rapports de la Cour des comptes, institution créée en 1807, et des analyses de l'OCDE, fondée en 1961. Cette approche vise à donner de la crédibilité aux propositions, dans un contexte où la France, 7ème économie mondiale en termes de PIB nominal en 2024, cherche à maintenir sa position économique tout en assainissant ses finances publiques.

Le débat sur "l'assistanat", récurrent dans la politique française depuis les années 1980, et la question de l'immigration, sujet sensible depuis le 19ème siècle, sont au cœur des propositions de DR. Ces thèmes reflètent les préoccupations traditionnelles de la droite française et s'inscrivent dans un contexte plus large de réforme de l'État et de l'administration publique.

Alors que la France continue de faire face aux conséquences économiques de la crise du Covid-19, qui a entraîné une augmentation significative des dépenses publiques, le plan proposé par Wauquiez et son groupe représente une tentative de redresser les finances publiques tout en préservant les intérêts de leur base électorale.