Ukraine : La stratégie russe menace le secteur énergétique vital
La Russie intensifie ses attaques sur les infrastructures énergétiques ukrainiennes, mettant en péril la production d'électricité. La situation critique soulève des inquiétudes quant à la sécurité nucléaire.
La stratégie de la Russie visant à rendre l'Ukraine inhabitable se poursuit avec une intensité accrue. En 2024, les forces russes ont réussi à anéantir la moitié de la production électrique ukrainienne en seulement six mois, une situation alarmante qui pourrait s'aggraver davantage.
L'Ukraine, troisième producteur d'électricité nucléaire en Europe en 2020, se trouve aujourd'hui dans une position précaire. Environ 51% de son électricité provenait des centrales nucléaires, soulignant l'importance cruciale de ce secteur pour le pays. Cependant, les attaques russes ont considérablement affaibli les capacités de production énergétique du pays.
Les forces russes ont modifié leur approche, utilisant d'abord des drones pour surcharger les défenses aériennes ukrainiennes, puis des missiles de précision pour cibler les infrastructures critiques. Cette nouvelle tactique a entraîné la destruction de plus de 80% de la capacité de production d'énergie thermique et des dommages importants aux installations hydroélectriques.
L'Ukraine possède quatre centrales nucléaires, dont la plus importante, celle de Zaporijia, est sous occupation russe depuis le début de l'invasion à grande échelle en février 2022. Cette centrale, la plus grande d'Europe avec une capacité de 6000 MW, représente environ 20% de la capacité nucléaire totale du pays. La militarisation de la centrale par les forces russes et les pressions exercées sur son personnel mettent en danger son intégrité et sa sécurité.
Les autres centrales nucléaires ukrainiennes ne sont pas épargnées. Le 26 août 2024, des attaques russes ont gravement endommagé les sous-stations à haute tension qui transmettent l'électricité produite par ces centrales aux consommateurs. Cette situation pourrait potentiellement conduire à une catastrophe similaire à celle de Fukushima, car il est impossible d'arrêter rapidement un réacteur nucléaire sans compromettre sa sécurité.
Il est important de noter que l'Ukraine a adhéré à l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) en 1957 et a signé la Convention sur la sûreté nucléaire en 1994. Le pays collabore étroitement avec l'AIEA pour améliorer la sécurité de ses installations nucléaires, mais la situation actuelle met à rude épreuve ces efforts.
La dépendance de l'Ukraine à l'énergie nucléaire est le résultat d'une stratégie énergétique visant à maintenir la part du nucléaire à 50% jusqu'en 2035. Le pays possède des réserves d'uranium estimées à 217 000 tonnes et produit environ 1000 tonnes par an. Cependant, l'Ukraine dépend toujours de la Russie pour le traitement du combustible nucléaire usé, une situation qui complique davantage la gestion de ses ressources énergétiques dans le contexte actuel.
La reconstruction des infrastructures énergétiques endommagées nécessitera des investissements massifs et plusieurs années de travaux. Cette situation met en lumière l'urgence de diversifier les sources d'énergie et de renforcer la résilience du réseau électrique ukrainien face aux menaces persistantes.
"Chaque attaque contre nos infrastructures énergétiques est une attaque directe contre la vie et la sécurité de notre peuple. Nous appelons la communauté internationale à renforcer son soutien pour protéger nos installations vitales."
La situation en Ukraine souligne l'importance cruciale de la sécurité énergétique dans un contexte de conflit. Elle met également en évidence les risques associés à la dépendance excessive à une seule source d'énergie, en particulier lorsqu'il s'agit d'installations aussi sensibles que les centrales nucléaires.