Massacre en Haïti : au moins 70 morts dans une attaque de gang

Un gang a perpétré un massacre en Haïti, faisant au moins 70 victimes. L'ONU appelle à une aide internationale accrue face à la violence persistante et à la crise humanitaire dans le pays.

4 octobre 2024, 17:33  •  14 vues

Massacre en Haïti : au moins 70 morts dans une attaque de gang

Une attaque brutale perpétrée par un gang en Haïti a fait au moins 70 victimes, dont des femmes et des enfants, selon un rapport de l'ONU publié aujourd'hui. Ce massacre, survenu hier à Pont-Sondé, dans le département de l'Artibonite, souligne la gravité de la crise sécuritaire qui secoue le pays le plus pauvre des Amériques.

Le gang "Gran Grif", armé de fusils automatiques, a ouvert le feu sur la population locale, causant la mort d'environ dix femmes et trois nourrissons. Au moins 16 personnes ont été grièvement blessées, dont deux membres du gang lors d'un échange de tirs avec la police haïtienne. Les assaillants auraient également incendié 45 maisons et 34 véhicules, forçant de nombreux habitants à fuir.

Face à cette escalade de violence, le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l'homme appelle à une augmentation de l'aide financière et logistique internationale pour la Mission multinationale d'appui à la sécurité (MMAS) en Haïti. Cette mission, composée principalement de policiers kényans, a récemment été déployée pour soutenir les forces de l'ordre haïtiennes, qui peinent à contenir les gangs lourdement armés.

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La situation sécuritaire en Haïti s'est considérablement détériorée ces dernières années, rappelant les périodes troubles de son histoire marquée par de nombreux coups d'État. Depuis janvier 2024, au moins 3 661 personnes ont perdu la vie en raison des violences dans le pays. Cette instabilité chronique contraste fortement avec le riche passé d'Haïti, qui fut le premier pays à abolir l'esclavage dans les Amériques et le deuxième à déclarer son indépendance après les États-Unis.

La crise actuelle a des répercussions humanitaires désastreuses. Plus de 700 000 personnes, dont la moitié sont des enfants, ont été contraintes de fuir leur domicile pour trouver refuge ailleurs dans le pays. Selon l'Organisation internationale pour les migrations (OIM), environ 45% de ces déplacés internes se sont réfugiés dans la région du Grand Sud.

Cette situation précaire met en lumière les défis auxquels Haïti est confronté, au-delà de la violence des gangs. Avec un taux d'alphabétisation d'environ 60% et une économie fortement dépendante des transferts de fonds de la diaspora, le pays peine à se relever. L'agriculture, qui représente environ 20% du PIB haïtien, reste un secteur crucial mais vulnérable aux catastrophes naturelles, comme en témoigne le tremblement de terre dévastateur de 2010.

"Il est essentiel que les autorités mènent une enquête rapide et approfondie sur cette attaque, qu'elles poursuivent les présumés responsables en justice, et qu'elles garantissent des réparations aux victimes et à leurs familles."

Déclaration du Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l'homme

Les États-Unis ont récemment annoncé des sanctions visant le chef du gang Gran Grif, Luckson Elan, ainsi qu'un ancien membre du Parlement, Prophane Victor, pour leur implication dans de graves violations des droits de l'homme et leur rôle dans la formation et le soutien des gangs.

Malgré ces défis, Haïti conserve un riche patrimoine culturel, illustré par son carnaval, l'un des plus importants événements du pays, et sa cuisine unique influencée par les traditions africaines, françaises et amérindiennes. Le fort Laferrière, le plus grand fort des Amériques et site du patrimoine mondial de l'UNESCO, témoigne de l'histoire complexe du pays.

La communauté internationale est appelée à soutenir Haïti dans ses efforts pour restaurer la sécurité et reconstruire son économie, tout en préservant son héritage culturel unique, qui inclut le créole haïtien comme langue officielle et le vaudou comme religion importante.