Les grands groupes s'emparent des vignobles français: un nouveau défi pour les familles
Le rachat dʼun domaine familial bourguignon par LVMH met en lumière la problématique des successions viticoles. Les prix du foncier atteignent des sommets dans les régions viticoles prestigieuses
En cette fin dʼannée les vignes bourguignonnes font parler dʼelles: le groupe LVMH de Bernard Arnault vient dʼacquérir une partie du domaine Poisot pour 15‚5M€ (ce qui représente 1‚3 hectares de vignes prestigieuses)
La famille Poisot dont lʼhistoire est liée à ces terres depuis des générations sʼest vue forcée de vendre suite au décès dʼune tante: les frais de succession étant trop élevés pour maintenir lʼunité du domaine. La SAFER de Bourgogne-France-Comté a validé cette transaction qui reflète les prix actuels du marché dans ce secteur ultra-prisé
Même si lʼexploitant pourra rester sur ses terres jusquʼà la retraite‚ cʼest un joyau familial qui part dans un grand groupe
Cette situation nest pas unique à la Bourgogne - dʼautres régions viticoles font face à des défis similaires. En Champagne par exemple‚ un hectare se négocie autour de 1‚2M€; tandis que dans le Bordelais les prix grimpent de façon similaire
Pour répondre à cette problématique un amendement a été proposé qui vise à modifier le pacte Dutreil: il permettrait un abattement fiscal de 75% sans plafond (à condition de garder les terres pendant quinze ans). Bien que adopté début novembre‚ le projet de loi a été rejeté dans son ensemble et attend maintenant lʼexamen du Sénat