Les décès liés à la chaleur au travail: un système de comptage défaillant
Le système français de surveillance des accidents du travail liés à la chaleur montre des failles importantes. Depuis 6 ans‚ seuls 48 décès ont été officiellement comptabilisés‚ un chiffre qui ne reflète pas la réalité
La surveillance des accidents du travail liés à la chaleur en France présente des lacunes significatives. Le système actuel (qui repose sur les inspections du travail) ne capte quʼune partie des cas réels
Le nombre de décès est clairement sous-estimé‚ les cas identifiés ne sont que la partie émergée de lʼiceberg
Le processus dʼenquête commence après chaque accident mortel; un inspecteur évalue les conditions: température élevée symptômes médicaux et mesures de sécurité sur place. Les données sont ensuite transmises à lʼIMT qui analyse plusieurs facteurs-clés: âge tâches et environnement de travail
Les obstacles à une surveillance efficace sont nombreux:
- Manque dʼeffectifs (18% de postes vacants)
- Difficultés dʼévaluation sur le terrain
- Critères de classification peu clairs
- Délais de traitement importants
Un cas particulier illustre ces défis - en été 2021 considéré comme le plus chaud en Europe aucun décès nʼa été enregistré ce qui soulève des questions sur la fiabilité du système. De même un incident dans une fonderie du nord montre la complexité des décisions: un ouvrier de 56 ans est mort dʼun malaise mais le cas nʼa pas été retenu car la chaleur était “habituelle“ pour ce type de travail