Le Ghana rejoint l'OIF : Akufo-Addo évoque l'avenir et les défis régionaux

Le président ghanéen Nana Akufo-Addo discute de la transition politique, de la sécurité régionale et de l'adhésion à l'OIF. Il souligne l'importance du bilinguisme et de l'intégration économique pour l'avenir du Ghana.

7 octobre 2024, 10:30  •  0 vues

Le Ghana rejoint l'OIF : Akufo-Addo évoque l'avenir et les défis régionaux

Le président ghanéen Nana Akufo-Addo, âgé de 80 ans, a participé au Sommet de la francophonie à Paris les 4 et 5 octobre 2024. Cette visite marque une étape importante pour le Ghana, qui est devenu membre à part entière de l'Organisation internationale de la francophonie (OIF) cette année, après avoir été observateur depuis 2006.

Le Ghana, pays anglophone situé en Afrique de l'Ouest, a obtenu son indépendance du Royaume-Uni en 1957, devenant ainsi le premier pays africain subsaharien à le faire. Avec une population d'environ 31 millions d'habitants, le Ghana est connu pour son économie dynamique, notamment grâce à ses exportations de cacao et d'or, étant le deuxième producteur d'or en Afrique.

Akufo-Addo a évoqué la transition politique imminente au Ghana, avec l'élection présidentielle prévue le 7 décembre 2024. Il a exprimé son espoir de voir son vice-président actuel, Mahamudu Bawumia, lui succéder, soulignant l'importance d'une transition pacifique.

Concernant la situation sécuritaire en Afrique de l'Ouest, le président ghanéen a exprimé ses inquiétudes quant à l'Alliance des États du Sahel (AES), regroupant le Mali, le Burkina Faso et le Niger. Il a souligné la nécessité de poursuivre le dialogue malgré les défis.

"L'AES déstabilise notre région, il n'y a aucun doute là-dessus. [...] Le chemin de la consolidation démocratique offre beaucoup plus d'opportunités, à la fois pour la stabilité de leur nation et pour leur développement économique."

Nana Akufo-Addo sur la situation au Sahel

Le Ghana, partageant des frontières avec le Burkina Faso, la Côte d'Ivoire et le Togo, est particulièrement concerné par la stabilité régionale. Akufo-Addo a insisté sur l'importance de la coopération avec les pays voisins pour faire face aux menaces sécuritaires.

L'adhésion du Ghana à l'OIF s'inscrit dans une stratégie de rapprochement avec la France et les pays francophones. Le président a souligné l'ambition de faire du Ghana un pays officiellement bilingue, en rendant obligatoire l'apprentissage du français dans les écoles. Cette décision est motivée par la position géographique du Ghana, entouré de pays francophones, et par la vision d'une intégration économique régionale renforcée.

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Sur le plan économique, Akufo-Addo a salué la récente autorisation de restructurer 13 milliards de dollars de dettes, considérant cela comme un précédent positif pour d'autres économies africaines. Il a souligné les sacrifices consentis par les Ghanéens et l'objectif de réduire la dette à 55% du PIB d'ici 2028.

Face aux défis climatiques, notamment la sécheresse affectant la production agricole dans le nord du pays, le président ghanéen a appelé à une refonte du système de financement international. Il a exprimé son soutien aux initiatives de la France et du Kenya pour la mise en place d'une taxe internationale comme levier de financements innovants pour le climat.

En conclusion, Nana Akufo-Addo a réaffirmé l'engagement du Ghana envers l'intégration régionale, le bilinguisme et la coopération internationale, tout en soulignant l'importance de relever les défis sécuritaires et économiques auxquels le pays et la région sont confrontés.