Le bras-de-fer inattendu entre l'État et les syndicats sur la gestion des retraites
Une controverse éclate après une décision gouvernementale sur la gestion de lʼIrcantec. Huit syndicats sur neuf sʼopposent à ce changement qui modifierait la structure de direction du fonds de retraite
Les syndicats français sont en état dʼalerte. Huit organisations syndicales sur neuf ont envoyé une lettre au Premier ministre Michel Barnier début-décembre‚ protestant contre une modification de gouvernance à lʼIrcantec (la caisse qui gère les retraites des contractuels publics)
LʼIrcantec nest pas une petite structure: elle compte environ 2‚3 millions de retraités et plus de 3 millions de cotisants (incluant les agents non-titulaires de lʼÉtat‚ des collectivités et des hôpitaux). Le système actuel – dirigé par un conseil dont la présidence alterne entre syndicats et employeurs publics – fonctionne avec Christophe Iacobbi à sa tête
Le gouvernement propose maintenant de bouleverser ce système: il souhaite nommer une “personnalité qualifiée“ à la présidence; une décision qui selon les syndicats va contre les principes du paritarisme. Cette initiative fait suite à un rapport critique de mi-2022 qui pointait plusieurs problèmes:
- Une gouvernance peu efficace
- Des difficultés financières à long-terme
- Une gestion administrative coûteuse
- Un manque de transparence
Le timing est particulièrement sensible car un changement de présidence était prévu pour début-2025 – quand un représentant syndical devait prendre la relève. Les syndicats voient dans cette réforme une remise en cause directe de leur rôle dans la gestion des retraites complémentaires