La Dahiyé de Beyrouth: Comment vivent les derniers habitants de ce quartier déserté?
Dans la banlieue sud de Beyrouth quelques habitants persistent malgré les bombardements constants. Entre surveillance des réseaux sociaux et nuits sans sommeil ils tentent de protéger leurs biens
Dans la Dahiyé‚ banlieue-sud de Beyrouth autrefois animée plus dun million dʼhabitants ont fui laissant derrière eux un quartier quasi-fantôme
Au café de Ghobeiry Hassan et Mohamed (deux résidents dans la quarantaine) restent malgré le danger: leurs jambes tremblent tandis quʼils fixent leurs téléphones cherchant à localiser les dernières frappes. “On est physiquement à bout“ confie Hassan qui surveille son appartement depuis que sa famille est partie il yʼa environ un mois
Le colonel Avichay Adraee porte-parole de lʼarmée israélienne annonce les bombardements sur X (ancien Twitter); les habitants qui restent se relaient la nuit pour guetter ses messages. Des hommes armés tirent en lʼair chaque matin pour réveiller ceux qui dorment encore - un signal quʼil faut évacuer
Mohamed ancien commerçant en Côte dʼIvoire sʼinquiète pour son business: “Jʼai un resto avec 5 employés (autant de familles à nourrir); tout est fermé depuis fin-septembre quand les frappes ont fait près de 600 victimes“
Ibrahim chauffeur de 28 ans pro-Hezbollah reste aussi dans le quartier de Haret Hreik: sa famille sʼest réfugiée vers Saïda mais lui continue de surveiller son immeuble - miraculeusement intact entre deux bâtiments détruits. “On vit sans eau; sans électricité; sans commerces ouverts“ dit-il en insistant quʼil ny avait pas dʼarmes dans les immeubles touchés